Année 2, 7 mars

1 Samuel 15, 17-35

Et Samuel dit : N’est-ce pas, quand tu étais petit à tes propres yeux, tu es devenu chef des tribus d’Israël, et l’Éternel t’a oint pour roi sur Israël ? Et l’Éternel t’avait envoyé par un chemin, et t’avait dit : Va et détruis entièrement ces pécheurs, les Amalékites, et fais-leur la guerre jusqu’à ce qu’ils soient consumés. Et pourquoi n’as-tu pas écouté la voix de l’Éternel, et t’es-tu jeté sur le butin, et as-tu fait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ? Et Saül dit à Samuel : J’ai écouté la voix de l’Éternel, et je suis allé par le chemin par lequel l’Éternel m’a envoyé ; et j’ai amené Agag, roi d’Amalek, et j’ai entièrement détruit Amalek. Et le peuple a pris, dans le butin, du menu et du gros bétail, comme prémices de ce qui était voué à l’exécration, pour sacrifier à l’Éternel, ton Dieu, à Guilgal. Et Samuel dit : L’Éternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu’on écoute la voix de l’Éternel ? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers ; car la rébellion est comme le péché de divination, et l’obstination comme une idolâtrie et des théraphim. Parce que tu as rejeté la parole de l’Éternel, il t’a aussi rejeté comme roi.

Et Saül dit à Samuel : J’ai péché, car j’ai transgressé le commandement de l’Éternel et tes paroles, car j’ai craint le peuple et j’ai écouté leur voix. Et maintenant, pardonne, je te prie, mon péché, et retourne-t’en avec moi, et je me prosternerai devant l’Éternel. Et Samuel dit à Saül : Je ne retournerai point avec toi ; car tu as rejeté la parole de l’Éternel, et l’Éternel t’a rejeté pour que tu ne sois plus roi sur Israël. Et Samuel se tourna pour s’en aller, et [Saül] saisit le pan de sa robe, qui se déchira. Et Samuel lui dit : L’Éternel a déchiré aujourd’hui la royauté d’Israël de dessus toi, et l’a donnée à ton prochain, qui est meilleur que toi. Et aussi, la sûre Confiance d’Israël ne ment point et ne se repent point ; car il n’est pas un homme pour se repentir. Et [Saül] dit : J’ai péché ; honore-moi maintenant, je te prie, en la présence des anciens de mon peuple et en la présence d’Israël, et retourne-t’en avec moi, et je me prosternerai devant l’Éternel, ton Dieu. Et Samuel retourna après Saül, et Saül se prosterna devant l’Éternel.

Et Samuel dit : Amenez-moi Agag, roi d’Amalek. Et Agag vint à lui gaiement ; et Agag disait : Certainement l’amertume de la mort est passée. Et Samuel dit : Comme ton épée a privé d’enfants les femmes, de même, entre les femmes, ta mère sera privée d’enfants. Et Samuel mit Agag en pièces devant l’Éternel, à Guilgal. Et Samuel s’en alla à Rama ; et Saül monta à sa maison, à Guibha de Saül. Et Samuel ne vit plus Saül jusqu’au jour de sa mort, car Samuel menait deuil sur Saül, parce que l’Éternel s’était repenti d’avoir établi Saül roi sur Israël.


Samuel vient de passer une nuit d’angoisse, qui a dû lui en rappeler une autre (chap. 3, 11) : celle où lui fut annoncé le châtiment sur la maison d’Éli. — Saül n’a pas achevé l’anéantissement d’Amalek, et en conséquence, il doit être rejeté comme roi. Un roi désobéissant ne peut que conduire son peuple dans la désobéissance ; il doit donc être écarté du pouvoir. — « Écouter est meilleur que sacrifice » (v. 22). La plus brillante action de toute notre vie est sans valeur, si elle n’est pas accomplie par obéissance à Dieu. Et ce verset s’applique à toutes les œuvres par lesquelles la chrétienté cherche en vain à satisfaire Dieu, au lieu d’écouter et de recevoir tout simplement Sa Parole. — Ici, c’est écouter qui est meilleur que sacrifice. Mais il est dit la même chose de la bonté et de la connaissance de l’Éternel (Os. 6, 6), de la justice et de la droiture (Prov. 21, 3), de l’esprit brisé (Ps. 51, 16, 17), de la miséricorde (Matt. 9, 13), de l’amour (Marc 12, 33). Voyez par contre, en Saül, ce que produit la chair, outre la désobéissance : la vanterie (v. 20), le mensonge, le rejet de la faute sur autrui (v. 15, 21), l’obstination, une fausse repentance, et avec tout cela la recherche d’un vain prestige (v. 30). Bien triste tableau en vérité !