Année 2, 11 mars

1 Samuel 17, 17-30

Et Isaï dit à David, son fils : Prends, je te prie, pour tes frères, cet épha de froment rôti et ces dix pains, et porte-les vite au camp vers tes frères. Et ces dix fromages de lait, tu les porteras au chef du millier ; et tu t’informeras touchant le bien-être de tes frères, et tu prendras d’eux un gage.

Or Saül, et eux, et tous les hommes d’Israël, étaient dans la vallée d’Éla, faisant la guerre contre les Philistins.

Et David se leva de bonne heure le matin et laissa le menu bétail à un gardien, et prit sa charge et s’en alla, comme Isaï le lui avait commandé ; et il vint à l’enceinte formée par les chars. Or l’armée sortait pour se ranger en bataille, et on poussait le cri de guerre ; et Israël et les Philistins se rangèrent en bataille, ligne contre ligne. Et David laissa aux mains de celui qui gardait le bagage les objets qu’il portait, et courut vers la ligne de bataille ; et il vint et interrogea ses frères touchant leur bien-être. Et comme il parlait avec eux, voici le champion, nommé Goliath, le Philistin de Gath, qui s’avançait hors des rangs des Philistins et il proféra les mêmes paroles ; et David l’entendit. Et tous les hommes d’Israël, voyant l’homme, s’enfuirent de devant lui et eurent très peur. Et les hommes d’Israël dirent : Avez-vous vu cet homme-là qui monte ? car c’est pour outrager Israël qu’il est monté. Et il arrivera que l’homme qui le frappera, le roi l’enrichira de grandes richesses, et il lui donnera sa fille, et affranchira la maison de son père en Israël. Et David parla aux hommes qui se tenaient là avec lui, disant : Que sera-t-il fait à l’homme qui aura frappé ce Philistin-là, et qui aura ôté l’opprobre de dessus Israël ? Car qui est ce Philistin, cet incirconcis, pour outrager les troupes rangées du Dieu vivant ? Et le peuple lui parla selon cette parole, et dit : C’est ainsi qu’on fera à l’homme qui l’aura frappé. Et Éliab, son frère aîné, entendit pendant qu’il parlait à ces hommes ; et la colère d’Éliab s’embrasa contre David, et il [lui] dit : Pourquoi donc es-tu descendu ? et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? Je connais, moi, ton orgueil et la méchanceté de ton cœur ; car c’est pour voir la bataille que tu es descendu. Et David dit : Qu’ai-je fait maintenant ? N’y a-t-il pas de quoi ? Et il se détourna d’auprès de lui vers un autre, et dit les mêmes paroles ; et le peuple lui répondit comme la première fois.


Envoyé par son père, comme Joseph autrefois (Gen. 37, 13), pour prendre des nouvelles de ses frères, David est ici l’image de Celui qui a quitté le ciel pour visiter le monde en grâce. Et voilà qu’il entend le défi quotidien, l’outrage jeté à la face d’Israël par le champion philistin. Consterné, il s’informe. Éliab l’entend, et le reprend pour sa curiosité. Ainsi arrive-t-il à des aînés de rabrouer, injustement et sans ménagements, leurs frères et sœurs plus jeunes. — Bien qu’ayant assisté à l’onction de David, Éliab ne le prend pas au sérieux. Il nous rappelle les frères de Jésus, qui « ne croyaient pas en lui non plus » (Jean 7, 5). — Quarante jours ont passé. Quarante est le nombre qui, dans toute l’Écriture, correspond à une complète mise à l’épreuve. Hélas, il faut bien se rendre à l’évidence : en face du Philistin, il n’y a personne ! Personne pour délivrer Israël ! Ni Éliab, malgré sa haute stature (chap. 16, 7) — il aurait pu avoir honte de sa lâcheté devant David — ni même Saül (lui aussi plus grand que tout le peuple, et son défenseur tout désigné), car l’Éternel l’a abandonné ! Mais pour la foi de David, Goliath n’est qu’un Philistin comme les autres, vaincu d’avance, parce qu’il s’est permis d’insulter les troupes rangées du Dieu vivant.