Année 2, 27 mars

1 Samuel 25, 18-31

Et Abigaïl se hâta, et prit deux cents pains, et deux outres de vin, et cinq moutons tout apprêtés, et cinq mesures de grain rôti, et cent gâteaux de raisins secs, et deux cents gâteaux de figues sèches, et les mit sur des ânes ; et elle dit à ses jeunes hommes : Passez devant moi ; voici, je viens après vous. Et elle ne dit rien à Nabal, son mari. Et comme elle descendait, montée sur son âne, à couvert de la montagne, voici, David et ses hommes descendaient au-devant d’elle ; et elle les rencontra. Et David avait dit : Certainement c’est en vain que j’ai gardé tout ce que cet [homme] avait au désert, et que rien n’a manqué de tout ce qui était à lui : il m’a rendu le mal pour le bien. Que Dieu fasse ainsi aux ennemis de David, et ainsi y ajoute, si, de tout ce qui est à lui, je laisse jusqu’à la lumière du matin un seul homme de reste.

Et Abigaïl vit David, et elle se hâta et descendit de dessus son âne ; et elle tomba sur sa face devant David et se prosterna contre terre. Et elle tomba à ses pieds, et dit : À moi l’iniquité, mon seigneur ! Mais je te prie, que ta servante parle à tes oreilles ; et écoute les paroles de ta servante. Que mon seigneur, je te prie, ne fasse pas attention à cet homme de Bélial, à Nabal ; car il est tel que son nom : son nom est Nabal, et la folie est avec lui. Et moi, ta servante, je n’ai pas vu les jeunes hommes de mon seigneur que tu as envoyés. Et maintenant, mon seigneur, l’Éternel est vivant et ton âme est vivante, que l’Éternel t’a empêché d’en venir au sang et de te faire justice par ta main. Et maintenant, que tes ennemis et ceux qui cherchent à faire du tort à mon seigneur soient comme Nabal ! Et maintenant, [voici] ce présent que ton esclave a apporté à mon seigneur pour qu’on le donne aux jeunes hommes qui marchent à la suite de mon seigneur. Pardonne, je te prie, la transgression de ta servante, car l’Éternel fera certainement une maison stable à mon seigneur ; car mon seigneur combat les combats de l’Éternel, et la méchanceté n’a jamais été trouvée en toi. Et un homme s’est levé pour te poursuivre et pour chercher ta vie, mais la vie de mon seigneur est liée dans le faisceau des vivants par-devers l’Éternel, ton Dieu ; et l’âme de tes ennemis, il la lancera du creux de la fronde. Et il arrivera que, lorsque l’Éternel aura fait à mon seigneur selon tout le bien dont il a parlé à ton sujet, et qu’il t’aura établi prince sur Israël, ceci ne sera point pour toi une occasion de chute, ni un achoppement pour le cœur de mon seigneur, d’avoir sans cause versé le sang, et que mon seigneur se soit fait justice à lui-même. Et quand l’Éternel aura fait du bien à mon seigneur, souviens-toi de ta servante.


« Ils m’ont rendu le mal pour le bien », pourra dire David au psaume 35, 12. C’est ce que faisait Nabal. C’est déjà ce qu’avait fait Saül, ainsi que lui-même l’avait reconnu au chapitre précédent : « Tu m’as rendu le bien, et moi je t’ai rendu le mal » (chap. 24, 18). Mais cette fois, David ne rend pas le bien. Sous le coup de la colère, le chef offensé a ceint son épée pour la vengeance. Il a cessé de ressembler au modèle parfait, « qui lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand Il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à Celui qui juge justement » (1 Pier. 2, 23). — Dans cette maison de Nabal, la sagesse et la folie habitaient côte à côte. La folie s’était manifestée par la bouche de l’incrédule Nabal (dont le nom signifie fou). À présent, la sagesse intervient à son tour, par le moyen de la pieuse Abigaïl, femme de bon sens (v. 3). Avec ses présents, elle se porte à la rencontre de celui qu’elle reconnaît comme l’oint de l’Éternel. Elle se prosterne, confesse son indignité, et magnifie les gloires actuelles et futures que sa foi a discernées dans le roi selon Dieu. Nous constatons que la folie et l’incrédulité vont ensemble, comme aussi la vraie sagesse est inséparable de la foi.