Année 2, 6 avril

1 Samuel 31, 1-13

* Et les Philistins combattirent contre Israël, et les hommes d’Israël s’enfuirent devant les Philistins, et tombèrent tués sur la montagne de Guilboa. Et les Philistins pressèrent fortement Saül et ses fils ; et les Philistins frappèrent Jonathan, et Abinadab, et Malki-Shua, fils de Saül. Et la bataille se renforça contre Saül, et les archers l’atteignirent ; et il eut une très grande peur des archers. Et Saül dit à celui qui portait ses armes : Tire ton épée et perce-m’en, de peur que ces incirconcis ne viennent et ne me percent, et ne m’outragent. Et celui qui portait ses armes ne voulut pas [le faire], car il avait très peur. Et Saül prit son épée et se jeta dessus. Et quand celui qui portait ses armes vit que Saül était mort, il se jeta, lui aussi, sur son épée, et mourut avec lui. Et en ce jour-là moururent ensemble Saül et ses trois fils, et celui qui portait ses armes, et tous ses hommes. Et les hommes d’Israël qui étaient de ce côté de la vallée, et ceux qui étaient de ce côté du Jourdain, virent que les hommes d’Israël s’enfuyaient, et que Saül et ses fils étaient morts, et ils abandonnèrent les villes, et s’enfuirent ; et les Philistins vinrent et y habitèrent.

Et il arriva que, le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les tués ; et ils trouvèrent Saül et ses trois fils tombés sur la montagne de Guilboa. Et ils lui coupèrent la tête, et le dépouillèrent de ses armes, et les envoyèrent partout dans le pays des Philistins pour annoncer la bonne nouvelle dans les maisons de leurs idoles et au peuple. Et ils placèrent ses armes dans la maison d’Ashtaroth, et clouèrent son corps à la muraille de Beth-Shan. Et les habitants de Jabès de Galaad entendirent parler de ce que les Philistins avaient fait à Saül ; et tous les hommes vaillants se levèrent et marchèrent toute la nuit, et prirent de la muraille de Beth-Shan le corps de Saül et les corps de ses fils, et vinrent à Jabès, et les brûlèrent là. Et ils prirent leurs os, et les enterrèrent sous le tamarisc de Jabès, et jeûnèrent sept jours.


Pendant ces événements, la bataille s’est engagée entre Israël et les Philistins. Elle tourne vite à l’avantage de ces derniers, car ils disposent d’un corps d’archers contre lesquels les Israélites, frappés à distance, ne peuvent faire usage de leurs armes. Alors soudain, tout manque à Saül. Et, en contraste avec David au chapitre précédent (v. 6), Dieu lui manque aussi. La seule ressource tragique qu’il voit, est de s’ôter la vie. Ainsi fera Judas. Mais, comme tant de malheureux que leur désespoir a conduits au suicide (plutôt que dans les bras du Seigneur), en voulant échapper au déshonneur sur la terre, Saül ne fait que se précipiter plus vite dans le malheur éternel. Homme misérable ! il avait eu le royaume et tout ce qu’on peut souhaiter dans ce monde. Mais à quoi cela sert-il, pour celui qui fait la perte de son âme (Marc 8, 36) ? — Les hommes de Jabès de Galaad, ville liée par le sang à la tribu de Benjamin (Jug. 21, 14), montrent leur reconnaissance envers celui qui les a délivrés jadis (1 Sam. 11). — À présent, tout l’ancien ordre de choses est mis de côté, pour faire place au roi selon Dieu, David, image de Christ venant régner en gloire.