Année 2, 21 avril

2 Samuel 12, 1-12

Et l’Éternel envoya Nathan à David ; et il vint vers lui, et lui dit : Il y avait deux hommes dans une ville, l’un riche, et l’autre pauvre. Le riche avait du menu et du gros bétail en grande quantité ; mais le pauvre n’avait rien du tout qu’une seule petite brebis, qu’il avait achetée, et qu’il nourrissait, et qui grandissait auprès de lui et ensemble avec ses fils : elle mangeait de ses morceaux et buvait de sa coupe, et elle couchait dans son sein, et était pour lui comme une fille. Et un voyageur vint chez l’homme riche ; et il évita de prendre de son menu ou de son gros bétail pour en apprêter au voyageur qui était venu chez lui, et il a pris la brebis de l’homme pauvre, et l’a apprêtée pour l’homme qui était venu vers lui. Et la colère de David s’embrasa fort contre l’homme ; et il dit à Nathan : L’Éternel est vivant que l’homme qui a fait cela est digne de mort ! et il rendra la brebis au quadruple, parce qu’il a fait cette chose-là et qu’il n’a pas eu de pitié.

Et Nathan dit à David : Tu es cet homme ! Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Je t’ai oint pour roi sur Israël, et je t’ai délivré de la main de Saül, et je t’ai donné la maison de ton seigneur, et les femmes de ton seigneur dans ton sein, et je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda ; et si c’était peu, je t’eusse ajouté telle et telle chose. Pourquoi as-tu méprisé la parole de l’Éternel, en faisant ce qui est mauvais à ses yeux ? Tu as frappé avec l’épée Urie, le Héthien ; et sa femme, tu l’a prise pour en faire ta femme, et lui, tu l’as tué par l’épée des fils d’Ammon. Et maintenant, l’épée ne s’éloignera pas de ta maison, à jamais, parce que tu m’as méprisé, et que tu as pris la femme d’Urie, le Héthien, pour qu’elle fût ta femme. Ainsi dit l’Éternel : Voici, je susciterai de ta propre maison un mal contre toi : je prendrai tes femmes devant tes yeux, et je les donnerai à ton compagnon, et il couchera avec tes femmes à la vue de ce soleil ; car tu l’as fait en secret, et moi, je ferai cette chose-là devant tout Israël et devant le soleil.


« Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain » — disait la loi. « Tu ne commettras point adultère ». « Tu ne tueras point » (Exo. 20, 17, 14, 13). David, qui au psaume 19, 7, déclare : « La loi de l’Éternel est parfaite », a successivement transgressé trois de ses commandements. Pourtant, sa conscience ne le reprend toujours pas. Il faut que l’Éternel lui envoie Nathan. Et la touchante parabole de la brebis volée, bien propre à atteindre le cœur de celui qui fut berger, va l’aider à mesurer l’horreur de sa faute. Mais David ne se reconnaît pas aussitôt. Il est sans pitié pour l’homme riche. Ainsi sommes-nous ! Le fétu dans l’œil de notre frère ne nous échappe pas, tandis que nous ne remarquons même pas la poutre qui se trouve dans le nôtre. Alors le doigt de Dieu le désigne avec solennité : « Tu es cet homme ». Puis toute la triste affaire, si soigneusement cachée, est, sans ménagement, mise à découvert : Tu as fait ceci, cela ! Enfin, pour confondre le cœur de David, Dieu lui rappelle tout ce que Sa grâce avait fait pour lui. Était-ce peu de chose ? David, au chapitre 7, 19, avait dit le contraire. Plus nous avons reçu, moins nos convoitises sont excusables. Et nous avons beaucoup reçu !