Année 2, 1 mai

2 Samuel 18, 19-33

Et Akhimaats, fils de Tsadok, dit : Laisse-moi courir et porter au roi la nouvelle que l’Éternel lui a fait justice de la main de ses ennemis. Et Joab lui dit : Tu ne seras pas l’homme qui porteras les nouvelles aujourd’hui, mais tu porteras les nouvelles un autre jour ; aujourd’hui tu ne porteras pas les nouvelles, puisque le fils du roi est mort. Et Joab dit au Cushite : Va, rapporte au roi ce que tu as vu. Et le Cushite se prosterna devant Joab, et courut. Et Akhimaats, le fils de Tsadok, dit encore une fois à Joab : Quoi qu’il arrive, que je coure, moi aussi, je te prie, après le Cushite. Et Joab dit : Pourquoi veux-tu courir, mon fils, puisque tu n’as pas des nouvelles opportunes ? — Et quoi qu’il arrive, je veux courir. Et [Joab] lui dit : Cours !

Et Akhimaats courut par le chemin de la plaine, et dépassa le Cushite. Et David était assis entre les deux portes ; et la sentinelle alla sur le toit de la porte, sur la muraille, et elle leva les yeux, et regarda, et voici un homme qui courait seul. Et la sentinelle cria et le rapporta au roi ; et le roi dit : S’il est seul, il y a des nouvelles dans sa bouche. Et [l’homme] allait toujours, et approchait. Et la sentinelle vit un autre homme qui courait, et la sentinelle cria au portier et dit : Voici, un homme qui court seul. Et le roi dit : Celui-ci aussi apporte des nouvelles. Et la sentinelle dit : Je vois le premier courir comme court Akhimaats, fils de Tsadok. Et le roi dit : C’est un homme de bien, il vient avec de bonnes nouvelles. Et Akhimaats cria, et dit au roi : Paix ! Et il se prosterna devant le roi, le visage contre terre, et dit : Béni soit l’Éternel, ton Dieu, qui a livré les hommes qui avaient levé leurs mains contre le roi, mon seigneur ! Et le roi dit : Y a-t-il paix pour le jeune homme Absalom ? Et Akhimaats dit : J’ai vu un grand tumulte lorsque Joab envoya le serviteur du roi et ton serviteur ; et je ne sais ce qu’il y avait. Et le roi dit : Tourne-toi, et tiens-toi là. Et il se tourna, et se tint là.

Et voici, le Cushite arriva, et le Cushite dit : Que le roi, mon seigneur, reçoive une bonne nouvelle, car l’Éternel t’a aujourd’hui fait justice de la main de tous ceux qui s’étaient levés contre toi. Et le roi dit au Cushite : Y a-t-il paix pour le jeune homme Absalom ? Et le Cushite dit : Que les ennemis du roi, mon seigneur, et tous ceux qui se sont levés contre toi pour le mal, soient comme ce jeune homme ! Et le roi fut très ému, et il monta à la chambre au-dessus de la porte et pleura ; et en allant, il disait ainsi : Mon fils Absalom ! mon fils ! mon fils Absalom ! Fussé-je mort à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils !


Au chapitre précédent, Akhimaats avait couru par obéissance, et son service avait été efficace. Ici, sa propre volonté paraît en jeu : « Je veux courir », déclare-t-il (v. 23). Et comme conséquence, son exploit va être inutile, l’entraînant même à la dissimulation. Il en est ainsi, non seulement de nos bonnes jambes si nous en avons, mais de toutes nos facultés ; elles sont utiles, ou ne le sont pas, suivant que nous sommes ou non soumis au Seigneur Jésus. — La victoire qui vient d’être remportée, ne réjouit pas le cœur de David. Qu’importe pour lui le trône, la vie même ; Absalom est mort, et la douloureuse nouvelle transperce le cœur du pauvre père, qui sent sa part de responsabilité dans les événements qui viennent de se dérouler. « Absalom mon fils, mon fils ». Nous avons là un des cris les plus terribles de toute l’Écriture, propre à faire frissonner tous les parents chrétiens. Cri sans écho, sans espoir, qui exprime l’affreuse certitude d’une séparation définitive, éternelle. Bien différente était la mort du petit enfant de Bath-Shéba ! David, au lieu de se désoler, avait alors déclaré, avec la conviction du revoir dans la résurrection : « Moi je vais vers lui… » (chap. 12, 23). Mais pour Absalom, il eut été bon, comme pour Judas, qu’il ne fût pas né (Matt. 26, 24).