Année 2, 2 mai

2 Samuel 19, 1-15

Et on rapporta à Joab : Voici, le roi pleure et mène deuil sur Absalom. Et la victoire fut changée en deuil pour tout le peuple, ce jour-là, car le peuple entendit ce jour-là qu’on disait : Le roi est affligé à cause de son fils. Et le peuple entra, ce jour-là, dans la ville à la dérobée, comme s’en irait à la dérobée un peuple honteux d’avoir pris la fuite dans la bataille. Et le roi avait couvert son visage, et le roi criait à haute voix : Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils, mon fils ! Et Joab vint vers le roi dans la maison, et dit : Tu as aujourd’hui rendu honteuse la face de tous tes serviteurs, qui ont aujourd’hui sauvé ta vie, et la vie de tes fils et de tes filles, et la vie de tes femmes, et la vie de tes concubines, en ce que tu aimes ceux qui te haïssent, et que tu hais ceux qui t’aiment ; car tu as montré aujourd’hui que tes chefs et tes serviteurs ne te sont rien ; et je sais aujourd’hui que, si Absalom vivait et que, nous tous, nous fussions morts aujourd’hui, alors cela serait bon à tes yeux. Et maintenant, lève-toi, sors, et parle au cœur de tes serviteurs ; car je jure par l’Éternel que si tu ne sors, pas un homme ne demeurera cette nuit avec toi ; et ceci sera pire pour toi que tout le mal qui t’est arrivé depuis ta jeunesse jusqu’à maintenant. Et le roi se leva, et s’assit dans la porte ; et on rapporta à tout le peuple, en disant : Voici, le roi est assis dans la porte. Et tout le peuple vint devant le roi.

Et Israël s’était enfui, chacun à sa tente. Et tout le peuple était à se disputer dans toutes les tribus d’Israël, disant : Le roi nous a délivrés de la main de nos ennemis, et c’est lui qui nous a sauvés de la main des Philistins, et maintenant il s’est enfui du pays à cause d’Absalom ; et Absalom, que nous avions oint sur nous, est mort dans la bataille ; et maintenant, pourquoi gardez-vous le silence pour ce qui est de ramener le roi ?

Et le roi David envoya à Tsadok et à Abiathar, les sacrificateurs, disant : Parlez aux anciens de Juda, en disant : Pourquoi êtes-vous les derniers pour ramener le roi dans sa maison, alors que la parole de tout Israël est venue au roi dans sa maison ? Vous êtes mes frères, vous êtes mon os et ma chair ; et pourquoi êtes-vous les derniers pour ramener le roi ? Et dites à Amasa : N’es-tu pas mon os et ma chair ? Que Dieu me fasse ainsi, et ainsi y ajoute, si tu n’es chef de l’armée devant moi, pour toujours, à la place de Joab ! Et il inclina le cœur de tous les hommes de Juda comme un seul homme, et ils envoyèrent dire au roi : Reviens, toi et tous tes serviteurs. Et le roi s’en retourna, et vint jusqu’au Jourdain ; et Juda vint à Guilgal pour aller à la rencontre du roi, pour faire passer au roi le Jourdain.


Tous ceux qui ont suivi David ne l’ont pas fait par la foi. Joab en est un exemple. Pour cet homme, il n’y a que son intérêt qui compte. Il est sans scrupules, et ne recule pas devant un crime, si quelqu’un fait obstacle à ses plans. Les reproches qu’il adresse à David sont d’autant plus déplacés, que c’est lui-même, par le meurtre d’Absalom, qui est responsable de la douleur du pauvre roi. Pourtant, ils aident celui-ci à se ressaisir, pour penser à l’intérêt du peuple plutôt qu’à son propre chagrin. — Les malheurs de David ont maintenant produit leurs fruits. L’épreuve lui a permis de connaître son Dieu d’une manière plus réelle, plus intime. Il a rencontré la tribulation, la détresse, la persécution… le péril, l’épée. Mais toutes ces choses n’ont été qu’autant d’occasions de mieux comprendre les inépuisables ressources de l’amour divin (voir Rom. 8, 35). — Au milieu du peuple, on remarque à présent des disputes (v. 9) ; chez Juda, un fâcheux manque d’empressement. Mais David agit avec un esprit de grâce. Et les cœurs s’inclinent vers lui, comme plus tard ils se soumettront au Seigneur Jésus quand, après Sa victoire définitive sur Ses ennemis, Il apparaîtra pour régner en gloire.