Année 2, 3 mai

2 Samuel 19, 16-30

Et Shimhi, fils de Guéra, le Benjaminite, qui était de Bakhurim, se hâta et descendit avec les hommes de Juda à la rencontre du roi David, et, avec lui, mille hommes de Benjamin, et Tsiba, serviteur de la maison de Saül, et ses quinze fils et ses vingt serviteurs avec lui ; et ils traversèrent le Jourdain devant le roi. Et un bac passa pour faire passer la maison du roi, et faire ce qui était bon à ses yeux. Et Shimhi, fils de Guéra, tomba devant le roi comme il allait passer le Jourdain, et il dit au roi : Ne m’impute pas d’iniquité, mon seigneur, et ne te souviens pas de l’iniquité commise par ton serviteur au jour que le roi, mon seigneur, sortit de Jérusalem, en sorte que le roi le prenne à cœur. Car moi, ton serviteur, je sais que j’ai péché ; et voici, je suis venu aujourd’hui le premier de toute la maison de Joseph, pour descendre à la rencontre du roi, mon seigneur. Et Abishaï, fils de Tseruïa, répondit et dit : Ne fera-t-on pas mourir Shimhi pour cela, car il a maudit l’oint de l’Éternel ? Et David dit : Qu’ai-je à faire avec vous, fils de Tseruïa ? car vous êtes aujourd’hui des adversaires pour moi. Ferait-on mourir aujourd’hui un homme en Israël ? car ne sais-je pas que je suis aujourd’hui roi sur Israël ? Et le roi dit à Shimhi : Tu ne mourras point. Et le roi le lui jura.

Et Mephibosheth, fils de Saül, descendit à la rencontre du roi ; et il n’avait pas soigné ses pieds, et n’avait pas fait sa barbe, et n’avait pas lavé ses vêtements, depuis le jour que le roi s’en était allé, jusqu’au jour où il revint en paix. Et lorsque Jérusalem vint à la rencontre du roi, le roi lui dit : Pourquoi n’es-tu pas allé avec moi, Mephibosheth ? Et il dit : Ô roi, mon seigneur ! mon serviteur m’a trompé ; car ton serviteur disait : Je sellerai mon âne, et je monterai dessus, et j’irai avec le roi, car ton serviteur est boiteux ; et il a calomnié ton serviteur auprès du roi, mon seigneur ; mais le roi, mon seigneur, est comme un ange de Dieu : fais donc ce qui est bon à tes yeux. Car toute la maison de mon père n’était que des hommes morts devant le roi, mon seigneur ; et tu as mis ton serviteur parmi ceux qui mangent à ta table ; et quel droit ai-je encore ? et pour quel sujet crierai-je encore au roi ? Et le roi lui dit : Pourquoi me parles-tu encore de tes affaires ? Je l’ai dit : Toi et Tsiba, partagez les champs. Et Mephibosheth dit au roi : Qu’il prenne même le tout, puisque le roi, mon seigneur, est revenu en paix dans sa maison.


Nous apprenons comment David vainqueur se comporte, vis-à-vis de ceux qui ne l’ont pas suivi. Shimhi, l’accusateur, vient implorer le pardon du roi. Celui-ci le lui accorde, bien qu’il puisse douter de la sincérité de ce repentir. Puis c’est le tour de Mephibosheth. Tsiba l’avait accusé avec malveillance auprès de David (chap. 16, 3). Ne nous arrive-t-il jamais, pour nous donner de l’importance, de prêter aux autres de mauvaises intentions, et de les accuser injustement ? Cela porte le nom de calomnie (v. 27). — Mephibosheth a montré son attachement pour le vrai roi, en menant deuil publiquement pendant son absence (v. 24). Comment aurait-il pu se réjouir, tandis que son seigneur et bienfaiteur était méconnu et rejeté ? Nous pensons à ce que Jésus disait à Ses disciples, au moment de les quitter : « Un peu de temps et vous ne me verrez pas… vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie » (Jean 16, 19, 20 — voir aussi Marc 2, 20). La joie de Mephibosheth le fait passer maintenant par-dessus toutes les injustices. Il peut abandonner sans regret tous ses biens. La présence du roi lui suffit (v. 30). De quoi a-t-il besoin, d’ailleurs, puisqu’il mange à sa table ?