Année 2, 4 mai

2 Samuel 19, 31-43

Et Barzillaï, le Galaadite, descendit de Roguelim, et passa le Jourdain avec le roi, pour l’accompagner au-delà du Jourdain. Et Barzillaï était très vieux, âgé de quatre-vingts ans, et il avait entretenu le roi pendant qu’il habitait à Mahanaïm, car il était un homme très riche. Et le roi dit à Barzillaï : Passe avec moi, et je t’entretiendrai auprès de moi à Jérusalem. Et Barzillaï dit au roi : Combien seront les jours des années de ma vie, pour que je monte avec le roi à Jérusalem ? Je suis aujourd’hui âgé de quatre-vingts ans ; puis-je distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais ? Ton serviteur peut-il savourer ce que je mange et ce que je bois ? Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Et pourquoi ton serviteur serait-il encore à charge au roi, mon seigneur ? Ton serviteur passera pour peu [de temps] le Jourdain avec le roi ; et pourquoi le roi me donnerait-il cette récompense ? Que ton serviteur, je te prie, s’en retourne, afin que je meure dans ma ville, auprès du sépulcre de mon père et de ma mère ; et voici ton serviteur Kimham, il passera avec le roi, mon seigneur : fais-lui ce qui sera bon à tes yeux. Et le roi dit : Kimham passera avec moi, et je lui ferai ce qui sera bon à tes yeux ; et tout ce que tu voudras de moi, je te le ferai. Et tout le peuple passa le Jourdain, et le roi passa. Et le roi baisa Barzillaï, et le bénit ; et [Barzillaï] s’en retourna en son lieu. Et le roi passa à Guilgal, et Kimham passa avec lui ; et tout le peuple de Juda, et aussi la moitié du peuple d’Israël, firent passer le roi.

Et voici, tous les hommes d’Israël vinrent vers le roi, et dirent au roi : Pourquoi nos frères, les hommes de Juda, t’ont-ils enlevé et ont-ils fait passer le Jourdain au roi, et à sa maison, et à tous les hommes de David avec lui ? Et tous les hommes de Juda répondirent aux hommes d’Israël : Parce que le roi m’est proche ; et pourquoi y a-t-il chez toi cette colère à cause de cela ? Avons-nous mangé quelque chose qui vînt du roi, ou nous a-t-il fait des présents ? Et les hommes d’Israël répondirent aux hommes de Juda, et dirent : J’ai dix parts au roi, et aussi en David j’ai plus que toi ; et pourquoi m’as-tu méprisé ? Et ma parole n’a-t-elle pas été la première pour ramener mon roi ? Et la parole des hommes de Juda fut plus dure que la parole des hommes d’Israël.


Barzillaï était un de ces hommes dévoués, que la fin du chapitre 17 nous a montrés, employant pour le peuple les richesses dont il disposait. David ne l’a pas oublié. Et le grand Roi, qui viendra dans Sa gloire, se souviendra aussi des « bénis de son Père ». Il pourra leur dire, au jour des récompenses : « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger… » (Matt. 25, 34, 35). — Plein de délicatesse, Barzillaï ne veut pas être à la charge du roi, mais il lui confie Kimham, son fils. C’est le plus cher désir des parents chrétiens, de voir leurs enfants suivre le Seigneur, pour être pris en charge et bénis par Lui. Et David promet à Barzillaï : « Tout ce que tu voudras de moi, je te le ferai » (v. 38 ; comp. Jean 14, 14, où le Seigneur dit aux siens : « Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai »). — David repasse maintenant le Jourdain. Il va jouir de nouveau de Canaan, image du ciel, dont il avait été privé quelque temps à cause de son péché. — Pour l’enfant de Dieu, il en est de même. Toute faute le prive de la joie présente du ciel, et lui fait refaire les étapes du chemin, repasser « le Jourdain » (la mort), s’arrêter à Guilgal (le jugement de soi-même), pour pouvoir retrouver l’heureuse communion avec le Seigneur.