Année 2, 21 juin

1 Rois 18, 17-29

Et il arriva que, quand Achab vit Élie, Achab lui dit : Est-ce bien toi, — celui qui trouble Israël ? Et il dit : Je ne trouble pas Israël, mais c’est toi et la maison de ton père, parce que vous avez abandonné les commandements de l’Éternel et que tu as marché après les Baals. Et maintenant, envoie, rassemble vers moi tout Israël, à la montagne du Carmel, et les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes des ashères, qui mangent à la table de Jézabel. Et Achab envoya à tous les fils d’Israël, et rassembla les prophètes à la montagne du Carmel.

Et Élie s’approcha de tout le peuple, et dit : Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés ? Si l’Éternel est Dieu, suivez-le ; et si c’est Baal, suivez-le ! Et le peuple ne lui répondit mot.

Et Élie dit au peuple : Je reste, moi seul, prophète de l’Éternel, et les prophètes de Baal sont quatre cent cinquante hommes. Qu’on nous donne deux taureaux ; et qu’ils choisissent pour eux l’un des taureaux, et qu’ils le dépècent, et qu’ils le placent sur le bois, et qu’ils n’y mettent pas de feu ; et moi j’offrirai l’autre taureau, et je le placerai sur le bois, et je n’y mettrai pas de feu. Et vous invoquerez le nom de votre dieu, et moi j’invoquerai le nom de l’Éternel, et le dieu qui répondra par le feu, lui, sera Dieu. Et tout le peuple répondit et dit : La parole est bonne.

Et Élie dit aux prophètes de Baal : Choisissez pour vous l’un des taureaux, et offrez les premiers, car vous êtes nombreux, et invoquez le nom de votre dieu, et ne mettez pas de feu. Et ils prirent le taureau qu’on leur avait donné, et l’offrirent, et invoquèrent le nom de Baal depuis le matin jusqu’à midi, disant : Ô Baal, réponds-nous ! Mais il n’y eut pas de voix, ni personne qui répondît. Et ils sautaient autour de l’autel qu’on avait fait. Et il arriva qu’à midi Élie se moqua d’eux, et dit : Criez à haute voix, car il est un dieu ; car il médite, ou il est allé à l’écart, ou il est en voyage ; peut-être qu’il dort, et il se réveillera ! Et ils crièrent à haute voix, et se firent des incisions, selon leur coutume, avec des épées et des piques, jusqu’à faire couler le sang sur eux. Et il arriva, quand midi fut passé, qu’ils prophétisèrent jusqu’à [l’heure] où l’on offre le gâteau ; et il n’y eut pas de voix, et personne qui répondît, et personne qui fît attention.


Pendant que sévissait la sécheresse et la famine, Achab avait fait l’impossible pour retrouver le prophète, qu’il considère comme responsable du malheur d’Israël. — Est-ce toi — lui dit-il, en le rencontrant enfin — celui qui trouble Israël ? Quelle inconscience ! C’est toi-même — répond Élie — avec ta famille, qui as attiré ce châtiment par tes péchés. — Ainsi raisonnent les hommes de ce monde… et peut-être nous aussi, quelquefois ! Quand Dieu nous envoie une épreuve, plutôt que de nous examiner personnellement, nous nous hâtons d’accuser les autres et de les rendre responsables de ce qui nous arrive. — À la demande d’Élie, le roi assemble tout Israël, avec les faux prophètes, sur la montagne du Carmel. Le moment est venu de parler fermement au peuple, et de le placer devant le choix. « Combien de temps hésiterez-vous (ou boiterez-vous) entre les deux côtés ? ». Plus tard, Jésus parlera de la même manière aux foules d’Israël, sur une autre montagne : « Nul ne peut servir deux maîtres… » (Matt. 6, 24). — Lecteur ou lectrice, qui n’auriez peut-être pas encore fait le choix, nous répétons affectueusement pour vous la question d’Élie : « Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés »… entre les deux maîtres ?