Année 2, 28 juin

1 Rois 21, 1-14

* Et il arriva, après ces choses, que Naboth, le Jizreélite, avait une vigne qui était à Jizreël, à côté du palais d’Achab, roi de Samarie. Et Achab parla à Naboth, disant : Donne-moi ta vigne afin que j’en fasse un jardin potager, car elle est proche, à côté de ma maison, et je te donnerai à sa place une meilleure vigne que celle-là, ou, si cela est bon à tes yeux, je te donnerai l’argent que vaut celle-ci. Et Naboth dit à Achab : Que l’Éternel me garde de te donner l’héritage de mes pères. Et Achab s’en vint à sa maison, triste et irrité, à cause de la parole que Naboth, le Jizreélite, lui avait dite ; car il avait dit : Je ne te donnerai pas l’héritage de mes pères. Et il s’étendit sur sa couche, et détourna sa face, et ne mangea pas du pain.

Et Jézabel, sa femme, vint vers lui et lui dit : Pourquoi donc ton esprit est-il triste et ne manges-tu pas du pain ? Et il lui dit : Parce que j’ai parlé à Naboth, le Jizreélite, et lui ai dit : Donne-moi ta vigne pour de l’argent, ou, si cela te plaît, je te donnerai une vigne en sa place. Et il a dit : Je ne te donnerai pas ma vigne. Et Jézabel, sa femme, lui dit : Est-ce toi qui exerces maintenant la royauté sur Israël ? Lève-toi, mange du pain, et que ton cœur soit gai ; moi, je te donnerai la vigne de Naboth, le Jizreélite. Et elle écrivit des lettres au nom d’Achab, et les scella de son sceau, et envoya les lettres aux anciens et aux nobles qui étaient dans sa ville, qui habitaient avec Naboth. Et elle écrivit dans les lettres, disant : Proclamez un jeûne et mettez Naboth en tête du peuple, et mettez deux hommes, fils de Bélial, en face de lui, et qu’ils témoignent contre lui, disant : Tu as maudit Dieu et le roi. Et menez-le dehors et lapidez-le, et qu’il meure. Et les hommes de sa ville, les anciens et les nobles qui habitaient sa ville, firent selon ce que Jézabel leur avait mandé, selon ce qui était écrit dans les lettres qu’elle leur avait envoyées : ils proclamèrent un jeûne et mirent Naboth en tête du peuple ; et deux hommes, fils de Bélial, vinrent et s’assirent en face de lui ; et les hommes de Bélial témoignèrent contre lui, contre Naboth, devant le peuple, disant : Naboth a maudit Dieu et le roi. Et ils le menèrent hors de la ville, et l’assommèrent de pierres, et il mourut. Et ils envoyèrent à Jézabel, disant : Naboth a été lapidé, et il est mort.


Il s’en était fallu de peu qu’Achab ne soit totalement dépouillé par le roi de Syrie. Ingrat envers l’Éternel qui lui avait tout conservé, le voici qui, par convoitise, cherche à son tour à dépouiller son prochain. Naboth, en fidèle Israélite, ne peut céder son héritage, selon Lévitique 25, 23. Est-ce que nous montrons la même fidélité, la même fermeté, quand il s’agit de maintenir l’héritage spirituel qui nous a été laissé, par nos parents peut-être ? Oui, gardons-nous de faire bon marché des incomparables vérités bibliques, dont le dépôt nous est confié (1 Tim. 6, 20 ; 2 Tim. 1, 14). — Lâchement, le misérable roi laisse agir sa femme, et, sous le couvert de l’autorité royale, la plus abominable des injustices est accomplie. — Mais Naboth a le privilège de représenter un plus grand que lui. Dans la parabole où le Seigneur Jésus se présente Lui-même comme l’héritier de la vigne, nous entendons la terrible parole : « Venez, tuons-le, et possédons son héritage » (Matt. 21, 38). Et la fin du même évangile nous apprend que deux faux témoins aussi comparurent devant le sanhédrin. Là, Jésus fut accusé de blasphème par les chefs du peuple (Matt. 26, 60, 65-66), avant de souffrir et de mourir « hors de la ville » (1 Rois 21, 13 ; Héb. 13, 12).