Année 2, 29 juin

1 Rois 21, 15-29

Et il arriva que, lorsque Jézabel apprit que Naboth avait été lapidé et était mort, Jézabel dit à Achab : Lève-toi, prends possession de la vigne de Naboth, le Jizreélite, qu’il refusa de te donner pour de l’argent, car Naboth n’est pas vivant, mais il est mort. Et il arriva que, quand Achab apprit que Naboth était mort, Achab se leva pour descendre à la vigne de Naboth, le Jizreélite, pour en prendre possession.

Et la parole de l’Éternel vint à Élie, le Thishbite, disant : Lève-toi, descends à la rencontre d’Achab, le roi d’Israël, qui est à Samarie : voici, il est dans la vigne de Naboth, où il est descendu pour en prendre possession. Et tu lui parleras, disant : Ainsi dit l’Éternel : As-tu tué, et aussi pris possession ? Et tu lui parleras, disant : Ainsi dit l’Éternel : Au lieu où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront ton sang, à toi aussi. Et Achab dit à Élie : M’as-tu trouvé, mon ennemi ? Et il dit : Je t’ai trouvé, parce que tu t’es vendu pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. Voici, je vais faire venir du mal sur toi, et j’ôterai ta postérité, et je retrancherai d’Achab tous les mâles, l’homme lié et l’homme libre en Israël ; et je ferai de ta maison comme de la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et de la maison de Baësha, fils d’Akhija, à cause de la provocation par laquelle tu m’as provoqué et tu as fait pécher Israël. Et aussi à l’égard de Jézabel, l’Éternel parla, disant : Les chiens mangeront Jézabel à l’avant-mur de Jizreël. Celui [de la maison] d’Achab qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui qui mourra dans les champs, les oiseaux des cieux le mangeront. (Certainement il n’y eut point [de roi] comme Achab, qui se vendit pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, sa femme Jézabel le poussant. Et il agit très abominablement, en allant après les idoles, selon tout ce que faisaient les Amoréens que l’Éternel avait dépossédés devant les fils d’Israël.)

Et il arriva, quand Achab entendit ces paroles, qu’il déchira ses vêtements, et mit un sac sur sa chair, et jeûna ; et il couchait avec le sac et marchait doucement. Et la parole de l’Éternel vint à Élie, le Thishbite, disant : Vois-tu comment Achab s’est humilié devant moi ? Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le mal en ses jours ; [mais] dans les jours de son fils, je ferai venir le mal sur sa maison.


Achab est l’image de l’homme qui veut toujours ce qu’il n’a pas. Roi comblé de richesses, tout ce qui l’intéressait, c’était la vigne de son voisin. Le cœur naturel est perpétuellement insatisfait. « Or la piété avec le contentement est un grand gain », rappelle Paul à Timothée (1 Tim. 6, 6). — Le mensonge et le meurtre ont mis Achab en possession de l’objet de sa convoitise. Le voici qui se lève et descend, le cœur gai, reconnaître sa nouvelle propriété. Mais tout son plaisir s’évanouit brusquement ! Quelqu’un, qu’il ne connaît que trop bien, l’attend dans la vigne de Naboth. C’est Élie ! L’Éternel l’a chargé d’annoncer au roi l’affreux châtiment qui l’attend. Châtiment qui nous fait penser à la fin horrible de celui qui avait livré « le sang innocent » : le misérable Judas (Act. 1, 18) ! — Alors, pour la première fois, apparaît chez Achab un signe d’humiliation. Il sait, par l’exemple de ses prédécesseurs, que la parole de l’Éternel s’accomplit toujours. S’agit-il d’une « repentance à salut » (2 Cor. 7, 10) ? Hélas non, comme le montrera la suite de son histoire. C’est toujours aux fruits que se juge une vraie conversion. Toutefois Dieu, attentif à tout signe de retour, tient compte de cette attitude d’Achab pour différer son châtiment (Éz. 33, 11).