Année 2, 21 juillet

2 Rois 9, 30-37 ; 10, 1-11

Et Jéhu vint à Jizreël ; et Jézabel l’apprit, et mit du fard à ses yeux, et orna sa tête, et regarda par la fenêtre. Et Jéhu entra dans la porte, et elle dit : Est-ce la paix, Zimri, assassin de son seigneur ? Et il leva sa face vers la fenêtre, et dit : Qui est pour moi ? Qui ? Et deux ou trois eunuques regardèrent vers lui. Et il dit : Jetez-la en bas. Et il la jetèrent, et il rejaillit de son sang contre la muraille et contre les chevaux ; et il la foula aux pieds. Et il entra, et mangea et but ; et il dit : Allez donc voir cette maudite, et enterrez-la, car elle est fille de roi. Et ils s’en allèrent pour l’enterrer, mais ils ne trouvèrent rien d’elle que le crâne, et les pieds, et les paumes des mains. Et ils revinrent et le lui rapportèrent ; et il dit : C’est la parole de l’Éternel, qu’il a dite par son serviteur Élie, le Thishbite, disant : Dans le champ de Jizreël, les chiens mangeront la chair de Jézabel ; et le cadavre de Jézabel sera comme du fumier sur la face des champs, dans le champ de Jizreël, en sorte qu’on ne dira pas : C’est ici Jézabel.

Or Achab avait soixante-dix fils à Samarie ; et Jéhu écrivit des lettres, et les envoya à Samarie aux chefs de Jizreël, aux anciens, et aux gouverneurs des enfants d’Achab, disant : Maintenant, quand cette lettre vous sera parvenue, puisque vous avez avec vous les fils de votre seigneur, et que vous avez les chars et les chevaux, et une ville forte et des armes, regardez lequel des fils de votre seigneur est le meilleur et le plus apte, et mettez-le sur le trône de son père, et combattez pour la maison de votre seigneur. Et ils eurent extrêmement peur, et dirent : Voici, les deux rois n’ont pu tenir devant lui, et nous, comment tiendrions-nous ? Et celui qui était préposé sur la maison, et celui qui était préposé sur la ville, et les anciens, et les gouverneurs des enfants, envoyèrent à Jéhu, disant : Nous sommes tes serviteurs, et tout ce que tu nous diras, nous le ferons ; nous n’établirons roi personne ; fais ce qui est bon à tes yeux. Et il leur écrivit une lettre pour la seconde fois, disant : Si vous êtes à moi et si vous écoutez ma voix, prenez les têtes des hommes, fils de votre seigneur, et venez vers moi demain à cette heure-ci, à Jizreël. Et les fils du roi, soixante-dix hommes, étaient avec les grands de la ville, qui les élevaient. Et il arriva que, quand la lettre leur parvint, ils prirent les fils du roi et les égorgèrent, soixante-dix hommes ; et ils mirent leurs têtes dans des corbeilles et les lui envoyèrent à Jizreël. Et un messager vint, et le lui rapporta, disant : Ils ont apporté les têtes des fils du roi. Et il dit : Mettez-les en deux tas à l’entrée de la porte, jusqu’au matin. Et il arriva que, le matin, il sortit, et se tint là, et dit à tout le peuple : Vous êtes justes : voici, j’ai conspiré contre mon seigneur et je l’ai tué ; mais qui a frappé tous ceux-ci ? Sachez donc que rien ne tombera en terre de la parole de l’Éternel que l’Éternel a prononcée contre la maison d’Achab ; et l’Éternel a fait ce qu’il avait dit par son serviteur Élie. Et Jéhu frappa tous ceux qui restaient de la maison d’Achab à Jizreël, et tous ses grands, et tous ceux qui étaient de sa connaissance, et ses sacrificateurs, jusqu’à ne pas lui laisser un réchappé.


Après la mort de Joram et celle d’Achazia son neveu, il reste encore la plus méchante personne de toute la famille royale : la reine-mère Jézabel. Elle vient d’avoir connaissance du sort de son fils (puisqu’elle traite Jéhu d’assassin de son seigneur) mais, au lieu de s’en affliger, dans un dernier sursaut de vanité, la vieille reine se pare et farde ses yeux. Puis elle se poste à la fenêtre, pour insulter avec mépris celui qui se présente. À l’appel de Jéhu, ses propres serviteurs précipitent en bas la misérable dont, en un moment, les chiens n’ont plus laissé que des restes sanglants, méconnaissables. Fin horrible de celle qui deviendra, dans l’Écriture, la personnification de la puissance corruptrice dans l’Église (Apoc. 2, 20) ! — Les anciens de Samarie et les chefs de Jizreël, comme autrefois dans l’affaire de Naboth, sont tout prêts à commettre des crimes, pour plaire au nouveau souverain. Mais la main de l’Éternel était derrière cette lâche action, et nous pouvons être sûrs qu’aucun de ces soixante-dix fils d’Achab ne méritait d’être épargné. Car, selon Ézéchiel 18, 17, le fils qui a pratiqué les ordonnances de l’Éternel « ne mourra pas pour l’iniquité de son père ; certainement il vivra ».