Année 2, 5 août

2 Rois 18, 26-37

Et Éliakim, fils de Hilkija, et Shebna, et Joakh, dirent au Rab-Shaké : Parle, nous te prions, à tes serviteurs en syriaque, car nous le comprenons, et ne nous parle pas en [langue] judaïque, aux oreilles du peuple qui est sur la muraille. Et le Rab-Shaké leur dit : Est-ce vers ton seigneur et vers toi que mon seigneur m’a envoyé pour dire ces paroles ? N’est-ce pas vers les hommes qui se tiennent sur la muraille, pour manger leurs excréments et pour boire leur urine avec vous ?

Et le Rab-Shaké se tint là, et cria à haute voix en [langue] judaïque, et parla, et dit : Écoutez la parole du grand roi, le roi d’Assyrie. Ainsi dit le roi : Qu’Ézéchias ne vous trompe point ; car il ne pourra pas vous délivrer de la main du roi. Et qu’Ézéchias ne vous fasse pas mettre votre confiance en l’Éternel, disant : L’Éternel nous délivrera certainement, et cette ville ne sera point livrée en la main du roi d’Assyrie. N’écoutez pas Ézéchias ; car ainsi dit le roi d’Assyrie : Faites la paix avec moi, et sortez vers moi ; et vous mangerez chacun de sa vigne et chacun de son figuier, et vous boirez chacun des eaux de son puits, jusqu’à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme votre pays, un pays de blé et de moût, un pays de pain et de vignes, un pays d’oliviers à huile et de miel : et vous vivrez, et vous ne mourrez point. Et n’écoutez pas Ézéchias, car il vous séduit, disant : L’Éternel nous délivrera. Les dieux des nations ont-ils bien délivré chacun son pays de la main du roi d’Assyrie ? Où sont les dieux de Hamath et d’Arpad ? Où sont les dieux de Sepharvaïm, d’Héna, et d’Ivva ? Et ont-ils délivré Samarie de ma main ? Quels sont, d’entre tous les dieux des pays, ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l’Éternel délivre Jérusalem de ma main ? Et le peuple se tut, et ne lui répondit pas un mot ; car c’était là le commandement du roi, disant : Vous ne lui répondrez pas.

Et Éliakim, fils de Hilkija, qui était [préposé] sur la maison, et Shebna, le scribe, et Joakh, fils d’Asaph, rédacteur des chroniques, vinrent vers Ézéchias, leurs vêtements déchirés, et ils lui rapportèrent les paroles du Rab-Shaké.


Le grand échanson poursuit son discours, usant tour à tour de menaces, de moqueries et de mensonges. Il a faussement prétendu avoir reçu un ordre de l’Éternel pour monter contre Juda et le détruire (v. 25). À présent, il va essayer de la séduction. Empruntant le langage du peuple (comme Satan sait parler le nôtre), il fait miroiter les richesses de l’Assyrie, où il se propose de le transporter : blé, pain, vignes, etc… Bref, affirme-t-il, c’est « un pays comme votre pays ». En effet, si nous comparons ces ressources de l’Assyrie avec celles de Canaan (Deut. 8, 7, 8), il y a apparemment peu de différences. Une cependant ! et qui est essentielle : le pays de l’ennemi n’est pas, comme celui de l’Éternel, « un pays de ruisseaux d’eau, de sources et d’eaux profondes qui sourdent dans les vallées et dans les montagnes ». Un pays comme votre pays ? Certes non ! Jésus ne donne pas comme le monde donne (Jean 14, 27). Faute de pouvoir faire accepter au croyant ses ressources trompeuses, l’Ennemi cherchera à le détourner de sa ressource suprême : son Dieu fort (voir v. 33-35). Quelle réponse le chrétien doit-il faire ? Se taire, tout simplement (v. 36). On ne discute pas avec le diable, on le fuit.