Année 2, 8 octobre

2 Chroniques 13, 1-12

* La dix-huitième année du roi Jéroboam, Abija commença de régner sur Juda. Il régna trois ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Micaïa, fille d’Uriel, de Guibha. Et il y eut guerre entre Abija et Jéroboam.

Et Abija commença la guerre avec une armée d’hommes de guerre, de quatre cent mille hommes d’élite ; et Jéroboam se rangea en bataille contre lui avec huit cent mille hommes d’élite, forts et vaillants. Et Abija se tint sur le haut de la montagne de Tsemaraïm, qui est dans la montagne d’Éphraïm, et dit : Écoutez-moi, Jéroboam et tout Israël ! N’est-ce pas à vous de savoir que l’Éternel, le Dieu d’Israël, a donné à David la royauté sur Israël pour toujours, à lui et à ses fils, par une alliance de sel ? Et Jéroboam, fils de Nebath, serviteur de Salomon, fils de David, s’est levé, et s’est révolté contre son seigneur ; et des hommes de rien, des fils de Bélial, se sont assemblés vers lui ; et ils se sont fortifiés contre Roboam, fils de Salomon ; et Roboam était jeune et craintif ; et il ne s’est pas montré fort devant eux. Et maintenant vous pensez vous montrer forts contre le royaume de l’Éternel, qui est dans la main des fils de David, et vous êtes une grande multitude, et vous avez avec vous les veaux d’or que Jéroboam vous a faits pour [être vos] dieux. N’avez-vous pas chassé les sacrificateurs de l’Éternel, les fils d’Aaron, et les lévites ? Et vous vous êtes faits des sacrificateurs, comme les peuples des [autres] pays ; quiconque est venu avec un jeune taureau et sept béliers, pour être consacré, est devenu sacrificateur de ce qui n’est pas Dieu. Mais pour nous, l’Éternel est notre Dieu, et nous ne l’avons pas abandonné ; et des sacrificateurs, fils d’Aaron, servent l’Éternel, et les lévites sont à leurs fonctions ; et chaque matin et chaque soir, ils font fumer les holocaustes à l’Éternel, et l’encens de drogues odoriférantes ; et [nous avons] les pains rangés sur la table pure, et le chandelier d’or et ses lampes pour brûler chaque soir, car nous, nous faisons l’acquit de la charge que l’Éternel, notre Dieu, nous a confiée ; mais vous, vous l’avez abandonné. Et voici, nous avons avec nous, à notre tête, Dieu et ses sacrificateurs, et les trompettes au son éclatant, pour sonner avec éclat contre vous. Fils d’Israël, ne faites pas la guerre contre l’Éternel, le Dieu de vos pères ; car vous ne réussirez pas !


Contrairement aux instructions de la Parole (Deut. 21, 15-17), Roboam a établi comme son héritier et successeur Abija, le fils de sa femme préférée, Maaca (ou Micaïa — voir chap. 11, 20, 21), qui était d’ailleurs une idolâtre (chap. 15, 16). D’une telle infidélité ne pouvait résulter qu’un mauvais règne. Et pourtant, la courte histoire de ce roi contient une belle page. Elle est omise dans les « Rois », mais notre livre de la grâce ne pouvait la passer sous silence. Il s’agit de la guerre qui éclate entre Abija et Jéroboam. Selon Luc 14, 31, il était insensé, de la part du roi de Juda, d’entreprendre une guerre avec moitié moins de soldats que son adversaire. Mais Abija a pour lui des atouts, qui compensent à ses yeux son infériorité numérique. Il les fait valoir, dans le discours qu’il adresse à l’armée d’Israël. Du côté de Juda demeurent la dynastie de David, le vrai culte avec la sacrificature, ainsi que la présence de l’Éternel. Abija prétend ne pas l’avoir abandonné (v. 10), preuve qu’il ne se connaît pas lui-même. Enfin, il y avait, efficace entre toutes, une arme secrète — et nous verrons demain le rôle décisif qu’elle va jouer : la trompette au son éclatant (v. 12).