Année 2, 21 décembre

Esther 2, 1-11

* Après ces choses, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée, il se souvint de Vasthi et de ce qu’elle avait fait, et de ce qui avait été décrété contre elle. Et les serviteurs du roi, qui le servaient dirent : Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles vierges, belles de figure ; et que le roi prépose des commissaires dans toutes les provinces de son royaume, et qu’ils rassemblent toutes les jeunes filles vierges, belles de figure, à Suse, la capitale, dans la maison des femmes, sous la surveillance d’Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes ; et qu’on [leur] donne les parfums nécessaires pour leur purification ; et que la jeune fille qui plaira au roi soit reine à la place de Vasthi. Et la chose fut bonne aux yeux du roi. Et il fit ainsi.

Il y avait à Suse, la capitale, un homme juif, et son nom était Mardochée, fils de Jaïr, fils de Shimhi, fils de Kis, Benjaminite ; il avait été transporté de Jérusalem avec les captifs qui avaient été transportés avec Jéconias, roi de Juda, que Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait transportés. Et il élevait Hadassa (qui est Esther), fille de son oncle, car elle n’avait ni père ni mère. Et la jeune fille était belle de taille et belle de figure. Et à la mort de son père et de sa mère, Mardochée la prit pour fille. Et il arriva que, lorsque la parole du roi et son édit furent connus et que beaucoup de jeunes filles furent rassemblées à Suse, la capitale, sous la surveillance d’Hégaï, Esther aussi fut amenée dans la maison du roi, sous la surveillance d’Hégaï, gardien des femmes. Et la jeune fille lui plut et trouva faveur devant lui ; et il se hâta de lui donner les parfums nécessaires pour sa purification, et ses portions, et de lui donner les sept jeunes filles choisies de la maison du roi ; et il la transféra avec ses jeunes filles dans le meilleur [appartement] de la maison des femmes. Esther n’avait pas fait connaître son peuple et sa naissance, car Mardochée lui avait commandé de ne pas les faire connaître. Et chaque jour Mardochée se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour savoir comment Esther se trouvait et ce qu’on faisait à son égard.


Le chapitre 2 nous fait sortir du palais d’Assuérus. Et c’est pour apprendre l’existence, à Suse et dans l’empire, d’un peuple abaissé, souffrant, dont l’humiliation contraste avec les fastes de la cour, un peu comme celle du pauvre Lazare était soulignée par la table du riche (Luc 16, 19-21). Ce sont les Juifs de la transportation. Ils sont là, loin de leur patrie, n’ayant plus ni temple, ni sacrifices, ni roi, ni unité nationale. Ils n’avaient pas pris à cœur la remontée au pays de leurs pères (Esdr. 1, 3). En sorte qu’ils paraissent totalement délaissés de l’Éternel, dont le nom, détail remarquable, n’est pas mentionné une seule fois dans tout ce livre. — Il peut y avoir, dans notre vie, des périodes où, par notre faute, nous avons perdu la jouissance de Christ. Nous cessons de réaliser la valeur de Son sacrifice. Ce n’est pas Lui, mais le monde, qui domine sur notre cœur. Triste état ! Le Seigneur nous a-t-Il oubliés pour autant ? Ce livre d’Esther, par analogie, va nous montrer qu’il n’en est rien. — À la porte du palais se tient Mardochée, un Israélite de la tribu de Benjamin. Il a recueilli sa jeune cousine Esther, qui est orpheline, et il veille sur elle avec dévouement, même après qu’elle a été choisie parmi les candidates à la succession de Vasthi (v. 11).