Année 2, 22 décembre

Esther 2, 12-23

Et quand venait le tour pour chaque jeune fille d’entrer auprès du roi Assuérus, après qu’il lui avait été fait pendant douze mois selon la règle établie pour les femmes (car c’est ainsi que se complétaient les jours de leur purification : six mois avec de l’huile de myrrhe, et six mois avec des aromates, et les parfums nécessaires à la purification des femmes : et ainsi la jeune fille entrait auprès du roi), tout ce qu’elle demandait lui était donné pour passer avec elle de la maison des femmes dans la maison du roi. Le soir elle allait, et le matin elle s’en revenait à la seconde maison des femmes, sous la surveillance de Shaashgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle n’entrait plus auprès du roi, à moins que le roi ne trouvât plaisir en elle, et qu’elle ne fût appelée par [son] nom.

Et quand arriva le tour d’Esther, fille d’Abikhaïl, oncle de Mardochée, qui l’avait prise pour fille, d’entrer auprès du roi, elle ne demanda rien, sauf ce que dit Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes. Et Esther trouvait faveur aux yeux de tous ceux qui la voyaient. Et Esther fut conduite auprès du roi Assuérus, dans sa maison royale, au dixième mois (c’est le mois de Tébeth), la septième année de son règne. Et le roi aima Esther plus que toutes les femmes, et elle trouva grâce et faveur devant lui plus que toutes les vierges, et il mit la couronne du royaume sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi. Et le roi fit un grand festin à tous ses princes et ses serviteurs, le festin d’Esther ; et il octroya un dégrèvement aux provinces et fit des dons selon la puissance du roi.

Et lorsque les vierges furent rassemblées pour la seconde fois, Mardochée était assis à la porte du roi. Esther, ainsi que le lui avait commandé Mardochée, n’avait pas fait connaître sa naissance et son peuple ; et Esther faisait ce que Mardochée disait, comme lorsqu’elle était élevée chez lui. — En ces jours-là, Mardochée étant assis à la porte du roi, deux des eunuques du roi, d’entre les gardiens du seuil, Bigthan et Théresh, se mirent en colère et cherchèrent à porter la main sur le roi Assuérus. Et la chose vint à la connaissance de Mardochée, et il la rapporta à la reine Esther, et Esther la dit au roi au nom de Mardochée. Et on fit une enquête sur la chose, et elle fut trouvée telle, et les deux [eunuques] furent pendus à un bois. Et cela fut écrit dans le livre des chroniques en présence du roi.


La main invisible de Dieu a conduit les événements et disposé les cœurs. Sans que ni Mardochée, ni elle-même, aient rien fait pour cela, Esther, la jeune juive, devient la reine du puissant empire médo-perse. Elle nous est apparue comme une jeune fille réservée, modeste, respectueuse de l’autorité (en contraste avec Vasthi), prête ainsi au rôle extraordinaire qu’elle va être appelé à jouer. Ces qualités peu courantes ont contribué à la faire remarquer, au milieu des autres candidates au trône. Ne pensez pas, jeunes filles de familles chrétiennes, que c’est en imitant les manières, les toilettes et les allures libres des jeunes filles du monde, que vous préparez votre avenir et votre bonheur sur la terre. Bien au contraire ! Toute la question est de savoir à qui vous désirez plaire. — Sous l’angle prophétique, ce récit nous apprend que Christ, après avoir renié toute relation avec la chrétienté de nom (Vasthi, l’épouse d’entre les « Gentils »), élèvera à sa place Israël (Esther) à la tête des nations. Mais cela n’aura pas lieu, sans que d’abord le peuple juif ne traverse de profondes afflictions, dont les prochains chapitres vont nous donner une terrifiante préfiguration.