Année 3, 9 janvier

Job 8, 1-22

* Et Bildad, le Shukhite, répondit et dit :

Jusques à quand diras-tu ces choses, et les paroles de ta bouche seront-elles un vent impétueux ?

Est-ce que *Dieu pervertit le droit ? Le Tout-puissant pervertira-t-il la justice ?

Si tes fils ont péché contre lui, il les a aussi livrés en la main de leur transgression.

Si tu recherches *Dieu et que tu supplies le Tout-puissant,

Si tu es pur et droit, certainement il se réveillera maintenant en ta faveur, et rendra prospère la demeure de ta justice ;

Et ton commencement aura été petit, mais ta fin sera très grande.

* Car interroge, je te prie, la génération précédente, et sois attentif aux recherches de leurs pères ;

Car nous sommes d’hier et nous n’avons pas de connaissance, car nos jours sont une ombre sur la terre.

Ceux-là ne t’enseigneront-ils pas, ne te parleront-ils pas, et de leurs cœurs ne tireront-ils pas des paroles ?

Le papyrus s’élève-t-il où il n’y a pas de marais ? Le roseau croît-il sans eau ?

Encore dans sa verdeur, sans qu’on l’ait arraché, avant toute herbe il sèche.

Tels sont les sentiers de tous ceux qui oublient *Dieu ; et l’attente de l’impie périra ;

Son assurance sera retranchée, et sa confiance sera une toile d’araignée :

Il s’appuiera sur sa maison, et elle ne tiendra pas ; il s’y cramponnera, et elle ne restera pas debout.

Il est verdoyant devant le soleil, et son rameau s’étend sur son jardin ;

Ses racines s’entrelacent dans un tas de rocaille, il voit la demeure des pierres ;

S’Il l’ôte de sa place, celle-ci le désavouera : Je ne t’ai pas vu !

Telles sont les délices de ses voies ; et de la poussière, d’autres germeront.

Voici, *Dieu ne méprisera pas l’homme parfait, et ne soutiendra pas les mains des méchants :

Tandis qu’il remplira ta bouche de rire et tes lèvres de chants de joie,

Ceux qui te haïssent seront revêtus de honte, et la tente des méchants ne sera plus.


Écoutons maintenant ce que Bildad va dire. N’osant pas encore affirmer ouvertement que les malheurs de Job résultent de ses propres péchés, il commence par parler de ses fils. Pour lui, la question est simple : la mort des enfants de Job est la conséquence de leur transgression (v. 4). Ils ont péché, et Dieu les a frappés. Cruelle parole pour cet homme pieux, dont nous connaissons l’heureuse habitude : il se levait de bonne heure pour offrir des holocaustes pour ses fils (chap. 1, 5). C’est comme si son ami lui disait : Tes prières étaient inutiles ; Dieu ne t’a pas écouté et n’a pas voulu sauver tes enfants. — Les trois amis ne connaissent Dieu que comme un juste juge. Certes, la justice du Tout-puissant (v. 3) est un côté de la vérité. Elle est même si parfaite, que lorsque Son propre Fils s’est chargé de nos péchés, Dieu a été obligé de le frapper de Sa colère. Mais la croix, où a été donnée cette preuve suprême de Sa justice, nous apporte en même temps la plus merveilleuse preuve de Son amour. En ne parlant aux hommes que de justice sans amour, on les pousse au découragement ou à se justifier eux-mêmes. C’est le double effet que produiront sur Job les raisonnements de ses amis.