Année 3, 10 janvier

Job 9, 1-21

* Et Job répondit et dit :

En vérité, je sais qu’il en est ainsi. Mais comment l’homme sera-t-il juste devant *Dieu ?

S’il se plaît à contester avec lui, il ne lui répondra pas sur un point entre mille.

Il est sage de cœur et puissant en force : qui s’est endurci contre lui et a prospéré ?

Il transporte les montagnes, et elles ne savent pas qu’il les renverse dans sa colère ;

Il remue la terre de sa place, et ses colonnes tremblent ;

Il parle au soleil, et [le soleil] ne se lève pas ; et sur les étoiles il met son sceau ;

Seul il étend les cieux et marche sur les hauteurs de la mer ;

Il fait la grande Ourse, Orion, et les Pléiades, et les chambres du midi ;

Il fait de grandes choses qu’on ne saurait sonder, et des merveilles à ne pouvoir les compter.

* Voici, il passe près de moi, et je ne [le] vois pas ; et il passe à côté [de moi], et je ne l’aperçois pas.

Voici, il ravit ; qui l’en détournera ? Qui lui dira : Que fais-tu ?

+Dieu ne retire pas sa colère ; sous lui fléchissent les orgueilleux qui prêtent secours.

Combien moins lui répondrais-je, moi, [et] choisirais-je mes paroles avec lui !

Si j’étais juste, je ne lui répondrais pas, je demanderais grâce à mon juge.

Si je criais, et qu’il me répondît, je ne croirais pas qu’il eût prêté l’oreille à ma voix, —

Lui qui m’écrase dans une tempête, et qui multiplie mes blessures sans cause.

Il ne me permet pas de reprendre haleine ; car il me rassasie d’amertumes.

S’agit-il de force, voici, il est fort ; s’agit-il de jugement : Qui m’assignera ?

Si je me justifiais, ma bouche me condamnerait ; si j’étais parfait, il me montrerait pervers.

Si j’étais parfait, je méconnaîtrais mon âme, je mépriserais ma vie.


Bildad a souligné la justice inflexible de Dieu. Job ne peut faire autrement que d’être d’accord avec lui. Mais alors, il soulève la grande question : « Comment un homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (v. 2). Elle a tourmenté beaucoup de sages et de penseurs depuis les origines du monde ! La réponse n’est pas dans les raisonnements des philosophes et des moralistes. Elle n’est pas même dans les œuvres puissantes du Créateur, dont Job donne ici quelques exemples. C’est dans la Parole de Dieu que nous la trouvons ! Après avoir établi qu’« il n’y a point de juste, non pas même un seul », elle nous annonce la bonne nouvelle : nous sommes « justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus… ». Et en même temps : « l’homme est justifié par la foi… » (Rom. 3, 10, 24, 28 — voir aussi Tite 3, 7 ; 1 Cor. 6, 11 ; Gal. 3, 24). — À partir du verset 15, Job exprime sa totale impuissance. Entre Dieu et lui, la lutte est inégale. Il s’estime écrasé par un juge impitoyable qui, sans cause, multiplie ses blessures (v. 15, 17). Triste pensée pour un croyant ! — Nous possédons un tendre Père en Jésus. Qu’aucune circonstance, si pénible soit-elle, ne nous le fasse oublier !