Année 3, 1 février

Job 33, 1-22

Mais toutefois, Job, je te prie, écoute ce que je dis, et prête l’oreille à toutes mes paroles.

Voici, j’ai ouvert ma bouche, ma langue parle dans mon palais.

Mes paroles seront selon la droiture de mon cœur, et ce que je sais mes lèvres le diront avec pureté.

L’Esprit de *Dieu m’a fait, et le souffle du Tout-puissant m’a donné la vie.

Si tu le peux, réponds-moi ; arrange [des paroles] devant moi, tiens-toi là !

Voici, je suis comme toi quant à *Dieu, je suis fait d’argile, moi aussi.

Voici, ma terreur ne te troublera pas, et mon poids ne t’accablera pas.

* Certainement tu as dit à mes propres oreilles, et j’ai entendu le son de [tes] discours :

Moi, je suis net, sans transgression ; je suis pur, et il n’y a pas d’iniquité en moi ;

Voici, il trouve des occasions d’inimitié contre moi, il me considère comme son ennemi ;

Il a mis mes pieds dans les ceps, il observe toutes mes voies.

* Voici, je te répondrai qu’en cela tu n’as pas été juste, car +Dieu est plus grand que l’homme.

Pourquoi contestes-tu avec lui ? car d’aucune de ses actions il ne rend compte.

Car *Dieu parle une fois, et deux fois — [et] l’on n’y prend pas garde —

Dans un songe, dans une vision de nuit, quand un profond sommeil tombe sur les hommes, quand ils dorment sur leurs lits :

Alors il ouvre l’oreille aux hommes et scelle l’instruction qu’il leur donne,

Pour détourner l’homme de ce qu’il fait ; et il cache l’orgueil à l’homme ;

Il préserve son âme de la fosse, et sa vie de se jeter sur l’épée.

Il est châtié aussi sur son lit par la douleur, et la lutte de ses os est continuelle,

Et sa vie prend en dégoût le pain, et son âme l’aliment qu’il aimait ;

Sa chair est consumée et ne se voit plus, et ses os, qu’on ne voyait pas, sont mis à nu ;

Et son âme s’approche de la fosse, et sa vie, de ceux qui font mourir.


À deux reprises déjà, Job avait réclamé l’intervention d’un arbitre (ou d’un médiateur : chap. 9, 33 et 16, 21). Désir qui est exaucé ! Élihu va être pour lui l’interprète des pensées de Dieu. Ce rôle, Job l’avait compris, ne pouvait être rempli que par un homme comme lui (chap. 9, 32). « Voici, je suis comme toi quant à Dieu, je suis fait d’argile, moi aussi », répond Élihu (v. 6). L’Écriture nous apprend que le « médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus… » (1 Tim. 2, 5). Profond mystère de l’humanité du Seigneur, sans laquelle Il n’aurait pu davantage se faire le porte-parole de l’homme devant Dieu ! — Après avoir parlé par les prophètes, Dieu a parlé dans le Fils. Quelle attention le monde aurait-il dû porter à ce langage (Héb. 1, 1, 2 ; 2, 1) ! Pourtant, notre verset 14 continue ainsi : « … et l’on n’y prend pas garde ». Si grande est l’indifférence et la dureté du cœur humain ! C’est pourquoi la même épître avertit solennellement : « Prenez garde que vous ne refusiez pas… celui qui parle ainsi des cieux » (Héb. 12, 25). Par une brève sentence, Élihu met de côté tous les raisonnements : « Dieu est plus grand que l’homme » (v. 12). Et il n’a pas de comptes à rendre à ce dernier (v. 13).