Année 3, 3 février

Job 34, 16-37

* Si [tu as] de l’intelligence, écoute ceci ; prête l’oreille à la voix de mes paroles.

Celui qui hait la justice gouvernera-t-il donc ? Et condamneras-tu le juste par excellence ?

Dira-t-on Bélial, au roi ? — Méchants, aux nobles ?

[Combien moins] à celui qui ne fait pas acception de la personne des princes, et qui n’a pas égard au riche plutôt qu’au pauvre ; car ils sont tous l’œuvre de ses mains.

Ils mourront en un moment ; au milieu de la nuit les peuples chancellent et s’en vont, et les puissants sont retirés sans main.

Car ses yeux sont sur les voies de l’homme, et il voit tous ses pas.

Il n’y a pas de ténèbres, il n’y a pas d’ombre de la mort, où se puissent cacher les ouvriers d’iniquité.

Car il ne pense pas longtemps à un homme pour le faire venir devant *Dieu en jugement.

Il brise les puissants, sans examen, et il fait que d’autres se tiennent à leur place ;

En effet il connaît leurs œuvres : il les renverse de nuit, et ils sont écrasés.

Il les frappe comme des méchants dans le lieu où ils sont en vue,

Parce qu’ils se sont retirés de lui, et qu’ils n’ont pas considéré toutes ses voies,

Pour faire monter vers lui le cri du pauvre, en sorte qu’il entende le cri des malheureux.

* Quand il donne la tranquillité, qui troublera ? Il cache sa face, et qui le verra ? [Il fait] ainsi, soit à une nation, soit à un homme,

Pour empêcher l’homme impie de régner, pour écarter du peuple les pièges.

Car a-t-il [jamais] dit à *Dieu : Je porte ma peine, je ne ferai plus de mal ;

Ce que je ne vois pas, montre-le-moi ; si j’ai commis l’iniquité, je ne le referai pas ?

* Rétribuera-t-il selon tes pensées ? car tu as rejeté [son jugement], car toi, tu as choisi, et non pas moi ; ce que tu sais, dis-le donc.

Les hommes de sens me diront, et un homme sage qui m’écoute :

Job n’a pas parlé avec connaissance, et ses paroles ne sont pas intelligentes ;

Je voudrais que Job fût éprouvé jusqu’au bout, parce qu’il a répondu à la manière des hommes iniques ;

Car il a ajouté à son péché la transgression ; il bat des mains parmi nous, et multiplie ses paroles contre *Dieu.


Il est impossible à un homme de se former un jugement sur Dieu par ses propres raisonnements. Il n’a, en effet, que ses semblables comme éléments de comparaison. Pour que Sa créature puisse Le connaître, il a fallu que Dieu se révèle Lui-même. Et encore, ce n’est pas notre propre intelligence qui peut saisir cette divine révélation. La foi seule en est capable. Dieu se manifeste maintenant par Son Esprit. « Personne ne connaît les choses de Dieu… si ce n’est l’Esprit de Dieu » (1 Cor. 2, 11) ; Il conduit le croyant dans toute la vérité (Jean 16, 13). Élihu instruisant Job nous en est une image. Il lui montre qu’en déduisant sa connaissance de Dieu de ses propres expériences et de ses pensées (v. 33), il a fait complètement fausse route. N’en est-il pas arrivé à condamner Celui qui est pourtant le juste par excellence (v. 17) ? — Qu’aurait dû faire Job, plutôt que de nourrir et d’exprimer toutes ces fausses pensées au sujet de Dieu ? Lui demander humblement : « Ce que je ne vois pas, montre-le-moi » (v. 32). Courte prière, que chacun de nous a aussi besoin d’adresser au Seigneur, à tout moment de la journée !