Année 3, 4 février

Job 35, 1-16

Et Élihu reprit la parole et dit :

Penses-tu que ceci soit fondé, que tu aies dit : Je suis plus juste que *Dieu ?

Car tu as demandé quel profit tu en as : Quel avantage en ai-je de plus que si j’avais péché ?

Je te répliquerai, moi, par des paroles, et à tes amis avec toi :

Regarde les cieux et vois, et contemple les nuées : elles sont plus hautes que toi.

Si tu pèches, quel tort lui causes-tu ? et si tes transgressions se multiplient, que lui as-tu fait ?

Si tu es juste, que lui donnes-tu, ou que reçoit-il de ta main ?

Pour un homme comme toi ta méchanceté [peut être quelque chose], et pour un fils d’homme, ta justice.

On crie à cause de la multitude des oppressions, et on appelle au secours à cause du bras des grands ;

Et on ne dit pas : Où est +Dieu, mon créateur, qui donne des chants de joie dans la nuit,

Qui nous rend plus instruits que les bêtes de la terre, et plus sages que les oiseaux des cieux ?

Alors on crie, et il ne répond pas, à cause de l’orgueil des méchants.

Certainement ce qui est vanité *Dieu ne l’écoute pas, et le Tout-puissant ne le regarde pas.

Quoique tu dises que tu ne le vois pas, le jugement est devant lui ; attends-le donc.

Et maintenant, si sa colère n’a pas encore visité, [Job] ne connaît-il pas [sa] grande arrogance ?

Et Job ouvre sa bouche vainement ; il entasse des paroles sans science.


Job avait tiré de ses malheurs la triste conclusion suivante : Ce n’était vraiment pas la peine de s’appliquer à être juste ; il n’en avait finalement aucun avantage de plus que s’il avait péché (chap. 9, 22 ; 34, 9 ; 35, 3) ! Hélas, il découvre là le fond de son cœur ! Il paraît donner raison à Satan, qui avait insinué : « Est-ce pour rien que Job craint Dieu ? » (chap. 1, 9). Cela ressemble presque au raisonnement de « ces hommes corrompus dans leur entendement… — dont parle l’apôtre — qui estiment que la piété est une source de gain » (1 Tim. 6, 5 ; lire aussi Mal. 3, 14). — Notre patriarche ne savait pas jusqu’alors qu’il y eût de tels sentiments dans son cœur. Il connaissait ses bonnes actions, mais pas leurs secrets motifs. Et ceux-ci étaient loin d’être toujours bons. Laissons l’Esprit nous sonder par la Parole, discerner et mettre à nu les intentions de nos cœurs (Héb. 4, 12). C’est le service qu’Élihu rend à Job, en lui parlant la vérité. Certaines choses ne sont pas agréables à entendre ; mais « les blessures faites par un ami sont fidèles » (Prov. 27, 6 ; voir aussi Col. 4, 6). Et quand ces nécessaires leçons auront été apprises, les larmes, les cris de détresse, les appels au secours (chap. 19, 21), feront place à « des chants de joie dans la nuit » (v. 9, 10).