Année 3, 20 février

Psaume 6

Au chef de musique. Sur Neguinoth, sur Sheminith. Psaume de David.

Éternel ! ne me reprends pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur.

Use de grâce envers moi, Éternel ! car je suis défaillant ; guéris-moi, Éternel ! car mes os sont troublés.

Mon âme aussi est fort troublée… Et toi, Éternel ! jusques à quand ?

* Reviens, Éternel ! délivre mon âme ; sauve-moi à cause de ta bonté.

Car on ne se souvient point de toi dans la mort ; dans le shéol, qui te célébrera ?

Je suis las à force de gémir ; toute la nuit je baigne ma couche, je trempe mon lit de mes larmes.

Mon œil dépérit de chagrin, il a vieilli à cause de tous ceux qui me pressent.

* Retirez-vous de moi, vous, tous les ouvriers d’iniquité, car l’Éternel a entendu la voix de mes pleurs ;

L’Éternel a entendu ma supplication ; l’Éternel a reçu ma prière.

Tous mes ennemis seront honteux et fort troublés ; ils s’en retourneront, ils seront confus en un moment.


Les épreuves du croyant sont parfois la conséquence directe de ses fautes. Il est alors sous le gouvernement de Dieu, qui le reprend et le châtie (v. 1 ; comp. Jér. 31, 18). Ce fut le cas de David après la terrible affaire d’Urie, le Héthien, et aussi après le dénombrement. Il ne peut plus alors être question de joie et de paix, comme au psaume 4 (v. 7, 8). Au lieu de méditer dans son cœur sur sa couche (Ps. 4, 4), le coupable trempe son lit de larmes amères (v. 6). Sachant qu’il a mérité tout ce qui lui arrive, il est poursuivi par les regrets et par le sentiment d’avoir offensé Dieu. La crainte de la mort peut même s’emparer de son âme (v. 5). Il n’a plus l’heureuse liberté que donne une bonne conscience. Pourtant, dans ce cas aussi, Dieu peut être trouvé, car Il aime trop Son racheté pour le laisser dans le désespoir ; Il entend sa supplication et reçoit sa prière (v. 9). Ainsi qu’à Ézéchias, tourmenté sur son lit par la perspective de la mort, Il lui adresse cette parole consolante : « J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes… je te délivrerai… » (És. 38, 5 ; comp. v. 5 avec És. 38, 18). Oui, soudain, David reçoit l’assurance que sa prière est exaucée. Les circonstances n’ont pas changé, mais déjà sa foi triomphe en espérance.