Année 3, 24 mars

Psaume 35, 17-28

* Seigneur ! jusques à quand regarderas-tu ? Retire mon âme de leurs destructions, mon unique, des jeunes lions.

Je te célébrerai dans la grande congrégation, je te louerai au milieu d’un grand peuple.

Que ceux qui sont à tort mes ennemis ne se réjouissent pas de moi ; que ceux qui me haïssent sans cause ne clignent pas l’œil.

Car ils ne parlent pas de paix ; mais ils méditent des tromperies contre les hommes paisibles du pays.

Et ils ont élargi leur bouche contre moi ; ils ont dit : Ha, ha ! ha ha ! notre œil l’a vu.

Tu l’as vu, Éternel ! ne garde pas le silence : Seigneur ! ne t’éloigne pas de moi.

Éveille-toi, réveille-toi, pour me faire droit, mon Dieu et Seigneur, pour soutenir ma cause.

Juge-moi selon ta justice, ô Éternel, mon Dieu ! et qu’ils ne se réjouissent pas à mon sujet.

Qu’ils ne disent pas dans leur cœur : Ha ha ! [voilà] notre désir ! Qu’ils ne disent pas : Nous l’avons englouti.

Que ceux qui se réjouissent de mon malheur soient tous ensemble honteux et confus ; que ceux qui s’élèvent orgueilleusement contre moi soient couverts de honte et de confusion.

Qu’ils exultent et qu’ils se réjouissent ceux qui sont affectionnés à ma justice ; et qu’ils disent continuellement : Magnifié soit l’Éternel qui prend plaisir à la paix de son serviteur !

Et ma langue redira ta justice, ta louange, tout le jour.


Si nous n’avons guère affaire, comme le fidèle de ce psaume, à la méchanceté des hommes, n’oublions pas que la persécution a été, et est encore, la part de beaucoup de chrétiens. Combien nous pouvons être reconnaissants que la liberté de conscience et de rassemblement continue de nous être accordée, dans notre pays ! Célébrer le Seigneur au milieu de Son peuple de rachetés, est le juste désir du croyant (v. 18). Apprécions-nous ce privilège, nous qui le possédons encore ? — En Jean 15, 25, Jésus se réfère à cette haine sans cause dont Il a été l’objet (v. 19). Sans cause, hélas !… et pourtant, la haine du monde contre Christ et les siens ne doit pas nous étonner (1 Jean 3, 13). C’est celle que Satan inspire aux hommes contre Celui qui l’a vaincu. Peut-on imaginer plus affreux sentiments que ceux des versets 21, 25, 26 ? Peu d’expressions sont aussi fortes, pour mettre à nu dans toute leur horreur les profondeurs de méchanceté du cœur humain : joie perverse de voir souffrir un innocent… qui était le Fils de Dieu venu pour sauver les hommes. « Ha, ha ! Notre œil l’a vu » — s’écrient les moqueurs (v. 21). « Tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé », annonce Apocalypse 1, 7. Non plus sur la croix, mais dans toute Sa gloire judiciaire.