Année 3, 25 mars

Psaume 36

Au chef de musique. Du serviteur de l’Éternel. De David.

La transgression du méchant dit, au-dedans de mon cœur, qu’il n’y a point de crainte de Dieu devant ses yeux.

Car il se flatte à ses propres yeux quand son iniquité se présente pour être haïe.

Les paroles de sa bouche sont iniquité et tromperie ; il s’est désisté d’être sage, de faire le bien.

Il médite la vanité sur son lit ; il se tient sur un chemin qui n’est pas bon ; il n’a point en horreur le mal.

* Éternel, ta bonté est dans les cieux, ta fidélité [atteint] jusqu’aux nues.

Ta justice est comme de hautes montagnes ; tes jugements sont un grand abîme. Éternel, tu sauves l’homme et la bête.

Combien est précieuse ta bonté, ô Dieu ! Aussi les fils des hommes se réfugient sous l’ombre de tes ailes.

Ils seront abondamment rassasiés de la graisse de ta maison, et tu les abreuveras au fleuve de tes délices ;

Car par-devers toi est la source de la vie, en ta lumière nous verrons la lumière.

Continue ta bonté à ceux qui te connaissent, et ta justice à ceux qui sont droits de cœur.

Que le pied de l’orgueil ne m’atteigne pas, et que la main des méchants ne me chasse pas loin.

Là sont tombés les ouvriers d’iniquité ; ils ont été renversés, et n’ont pu se relever.


Comparons la fin du verset 4, avec l’exhortation de Romains 12, 9 : « Ayez en horreur le mal ». Non seulement l’homme du monde est indifférent au péché (car le juger serait se condamner lui-même), mais il s’en amuse, et en fait les thèmes favoris de sa littérature et de ses spectacles. En même temps, cette insensibilité au mal l’amène à se vanter et à « se flatter à ses propres yeux », même en présence de l’iniquité la plus criante (v. 2 ; Deut. 29, 19). Obligés que nous sommes de vivre dans une telle atmosphère, notre conscience de chrétiens risque à la longue de s’émousser. Mais nous aurons toujours le péché en horreur, si nous nous souvenons de la croix et du terrible prix qui dut y être payé pour l’abolir. La bonté de Dieu est dans les cieux, hors d’atteinte des desseins des méchants (v. 5, 7). Et en même temps, elle s’étend comme des ailes protectrices, pour abriter les fils des hommes (voir Ps. 17, 8). Hélas, tels les habitants de Jérusalem au temps du Seigneur, beaucoup ne veulent pas du refuge ainsi offert (Matt. 23, 37). — La source de la vie et la lumière divine, associées dans le verset 9, nous reportent à Christ, la Parole, dont il est écrit : « En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1, 4).