Année 3, 10 avril

Proverbes 7, 1-27

Mon fils, garde mes paroles et cache par-devers toi mes commandements. Garde mes commandements, et tu vivras, — et mon enseignement, comme la prunelle de tes yeux. Lie-les sur tes doigts, écris-les sur la tablette de ton cœur. Dis à la sagesse : Tu es ma sœur ! et appelle l’intelligence ton amie ; pour te garder de la femme étrangère, de la foraine qui use de paroles flatteuses.

Car, à la fenêtre de ma maison, je regardais à travers mon treillis, et je vis parmi les simples, j’aperçus parmi les jeunes gens, un jeune homme dépourvu de sens, qui passait dans la rue, près du coin où demeurait cette femme, et il prit le chemin de sa maison, au crépuscule, au soir du jour, au sein de la nuit et de l’obscurité. Et voici, une femme [vint] à sa rencontre, ayant la mise d’une prostituée et le cœur rusé. Elle était bruyante et sans frein ; ses pieds ne demeuraient pas dans sa maison, elle était tantôt dehors, tantôt sur les places, et guettait à tous les coins. Et elle le saisit, et l’embrassa, et d’un visage effronté lui dit : J’ai chez moi des sacrifices de prospérités, j’ai aujourd’hui payé mes vœux ; c’est pourquoi je suis sortie à ta rencontre pour chercher ton visage, et je t’ai trouvé. J’ai étendu sur mon lit des tapis, des couvertures de fil d’Égypte de couleurs variées ; j’ai parfumé ma couche de myrrhe, d’aloès, et de cinnamome. Viens, enivrons-nous d’amours jusqu’au matin, délectons-nous de volupté ; car [mon] mari n’est pas à la maison, il s’en est allé loin en voyage ; il a pris un sac d’argent en sa main, il viendra à sa maison au jour de la pleine lune. Elle le détourna par beaucoup de douces paroles, elle l’entraîna par la flatterie de ses lèvres. Il est allé aussitôt après elle, comme le bœuf va à la boucherie, et comme les ceps [servent à] l’instruction du fou, jusqu’à ce que la flèche lui transperce le foie ; comme l’oiseau se hâte vers le piège et ne sait pas qu’il y va de sa vie.

Maintenant donc, fils, écoutez-moi, et soyez attentifs aux paroles de ma bouche. Que ton cœur ne se détourne pas vers ses voies, et ne t’égare pas dans ses sentiers ; car elle a fait tomber beaucoup de blessés, et ceux qu’elle a tués sont très nombreux. Ce sont les voies du shéol que sa maison ; elles descendent dans les chambres de la mort.


Ce chapitre illustre, de la façon la plus solennelle, le danger que la femme étrangère fait courir au jeune fils de la sagesse. Il s’agit d’une véritable chasse à l’âme (comp. chap. 6, 26). À l’affût : cette femme impure, bruyante et sans retenue. Elle camoufle ses intentions perverses sous des dehors religieux (v. 14). Elle va, vient, guette sa proie, avec la complicité de la nuit. Ses armes : des paroles doucereuses et le battement de ses paupières (chap. 2, 16 ; 5, 3 ; 6, 25). Sa victime : un jeune homme léger, désœuvré, vaincu d’avance, parce qu’il n’a pas de volonté, et qu’il est dominé par ses sens. — La scène est vite jouée : inconscient, stupide, « il est allé aussitôt après elle ». Le piège de « l’oiseleur » — c’est-à-dire de Satan — s’est aussitôt refermé (v. 23 ; Ps. 91, 3). Trop tard : plaisirs d’un moment, mais payés de quel prix ! Car « il y va de sa vie »… et il ne le savait pas. Avertis comme vous l’êtes, jeunes chrétiens, vous êtes plus responsables encore. Mais vous savez aussi où trouver la ressource : « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole » (Ps. 119, 9). Méditez l’exemple de Joseph, et sa ferme réponse en Genèse 39, 9. Et, à l’heure du danger, criez à Celui qui est toujours « à même de secourir ceux qui sont tentés » (Héb. 2, 18).