Année 3, 28 avril

Ésaïe 3, 1-15

Car voici, le Seigneur, l’Éternel des armées, ôte de Jérusalem et de Juda le soutien et l’appui, tout soutien de pain et tout soutien d’eau, l’homme fort et l’homme de guerre, le juge et le prophète, le devin et l’ancien, le chef de cinquantaine, et l’homme considéré, et le conseiller, et l’habile ouvrier, et celui qui s’entend aux enchantements. Et je leur donnerai des jeunes gens pour être leurs princes, et de petits enfants domineront sur eux ; et le peuple sera opprimé, l’homme par l’homme, et chacun par son voisin ; le jeune garçon usera d’insolence contre le vieillard, et l’homme de néant contre l’homme honorable. Alors, si un homme saisit son frère, dans la maison de son père, [disant] : Tu as un manteau, tu seras notre chef, et cette ruine sera sous ta main, il jurera en ce jour-là, disant : Je ne puis être un médecin, et dans ma maison il n’y a pas de pain et il n’y a pas de manteau ; vous ne me ferez pas chef du peuple. Car Jérusalem bronche, et Juda tombe ; parce que leur langue et leurs actions sont contre l’Éternel, pour braver les yeux de sa gloire. L’aspect de leur visage témoigne contre eux, et ils annoncent leur péché comme Sodome ; ils ne se cachent pas. Malheur à leur âme ! car ils ont fait venir le mal sur eux-mêmes.

Dites au juste que le bien [lui arrivera], car ils mangeront le fruit de leurs actions. Malheur au méchant ! [il lui arrivera] du mal, car l’œuvre de ses mains lui sera rendue. Quant à mon peuple, des enfants l’oppriment, et des femmes le gouvernent. Mon peuple ! ceux qui te conduisent te fourvoient, et détruisent le chemin de tes sentiers.

L’Éternel se tient là pour plaider, et il est debout pour juger les peuples. L’Éternel entrera en jugement avec les anciens de son peuple et avec ses princes, [disant] : Et vous, vous avez brouté la vigne ; la dépouille du pauvre est dans vos maisons. Qu’avez-vous à faire de fouler mon peuple, et de broyer la face des pauvres ? dit le Seigneur, l’Éternel des armées.


Jusqu’au chapitre 12 inclus, il va s’agir principalement du jugement d’Israël et de Juda ; ensuite, du chapitre 13 au chapitre 27, de celui des nations. C’est toujours par Sa maison — la sphère la plus responsable — que Dieu commence ce jugement, et ce sera le cas de la chrétienté professante (Rom. 2, 9 ; 1 Pier. 4, 17). La complète faillite de l’homme frappe davantage chez ceux qui ont des responsabilités et occupent une position en vue. Parmi eux, en dépit des enseignements formels de Dieu, on trouve le devin et « celui qui s’entend aux enchantements » (v. 3 ; Deut. 18, 10). Dans quelle profonde corruption Israël n’est-il pas tombé ! Mais Dieu sait faire néanmoins la différence entre le juste et le méchant (v. 10, 11), et Il rend à chacun selon ses œuvres. « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera », confirme Galates 6, 7 (comp. Job 4, 8 et Os. 8, 7 ; 10, 12, 13). — Un des fruits fâcheux récoltés par le peuple est le désordre social, le renversement de l’ordre établi. Il n’y a plus de discipline, les enfants contestent l’autorité de leurs parents et celle de leurs éducateurs ; « le jeune garçon use d’insolence contre le vieillard » (v. 5), les valeurs morales et les contraintes sont mises de côté. Que d’analogies entre cette profonde décadence d’Israël, et celle que nous constatons aujourd’hui dans nos pays christianisés !