Année 3, 30 avril

Ésaïe 5, 1-17

* Je chanterai à mon bien-aimé un cantique de mon bien-aimé, sur sa vigne : Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile. Et il la fossoya et en ôta les pierres, et la planta de ceps exquis ; et il bâtit une tour au milieu d’elle, et y tailla aussi un pressoir ; et il s’attendait à ce qu’elle produirait de bons raisins, et elle produisit des raisins sauvages. — Et maintenant, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, jugez, je vous prie, entre moi et ma vigne. Qu’y avait-il encore à faire pour ma vigne, que je n’aie pas fait pour elle ? Pourquoi, quand j’espérais qu’elle produirait de bons raisins, a-t-elle produit des raisins sauvages ? Et maintenant je vous apprendrai ce que je ferai à ma vigne : j’ôterai sa haie, et elle sera broutée ; j’abattrai sa clôture, et elle sera foulée aux pieds ; et je la réduirai en désert ; elle ne sera pas taillée, et elle ne sera pas sarclée, et les ronces et les épines monteront ; et je commanderai aux nuées qu’elles ne laissent pas tomber de pluie sur elle. Car la vigne de l’Éternel des armées est la maison d’Israël, et les hommes de Juda sont la plante de ses délices. Et il s’attendait au juste jugement, et voici l’effusion de sang, — à la justice, et voici un cri !

Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, qui joignent champ à champ, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place et que vous habitiez seuls au milieu du pays. À mes oreilles, l’Éternel des armées [a dit] : Si beaucoup de maisons ne sont désolées, [si] de grandes et belles [maisons ne sont] vides d’habitants ! Car dix arpents de vigne ne produiront qu’un bath, et un khomer de semence produira un épha.

Malheur à ceux qui, se levant de bonne heure, courent après la boisson, [et] qui, s’attardant jusqu’à la brune, sont enflammés par le vin. Et la harpe et le luth, le tambourin et la flûte, et le vin, [abondent dans] leurs festins ; et ils ne regardent pas l’œuvre de l’Éternel, et ils ne voient pas l’opération de ses mains. C’est pourquoi mon peuple est allé en captivité, parce qu’il n’a pas de connaissance ; et ses grands meurent de faim, et sa multitude est asséchée de soif. C’est pourquoi le shéol élargit son désir et ouvre sa bouche sans mesure ; et la magnificence de Jérusalem y descendra, et sa multitude, et son tumulte, et sa joie ; et l’homme du peuple se courbera, et le grand sera abaissé ; et les yeux des hautains seront abaissés ; et l’Éternel des armées sera élevé en jugement, et le *Dieu saint sera sanctifié en justice. Et les agneaux paîtront comme dans leur pâturage, et les étrangers dévoreront les lieux désolés des [hommes] gras.


Une touchante parabole illustre les soins de l’Éternel envers Son peuple. Israël est la vigne du bien-aimé de Dieu. Plantée, puis aménagée et entretenue avec la plus tendre sollicitude, elle n’a en définitive produit que du raisin sauvage, immangeable et sans valeur. Dans Sa parabole des méchants cultivateurs, le Seigneur exprimera la déception totale éprouvée dans Sa vigne d’Israël, par le Bien-aimé qui avait tous les droits sur elle (Luc 20, 9-16). — Mais ces versets nous font aussi toucher du doigt notre propre ingratitude. C’est comme si le Seigneur, après nous avoir fait faire le compte de toutes les grâces reçues depuis notre enfance, demandait avec tristesse à l’un ou l’autre d’entre nous : Qu’y avait-il encore à faire pour toi que je n’aie pas fait ? N’étais-je pas en droit d’attendre quelque bon fruit de ta part ? Et pourtant, tu n’as rien produit pour moi ! Nous connaissons le moyen de porter du fruit. C’est de rester attachés au « vrai cep ». Maintenant qu’Israël, vigne improductive, a été ôtée, Christ est devenu ce vrai cep, et Son Père en est le cultivateur (Jean 15, 1…). — Au verset 8, Ésaïe commence une série de « malheurs… » ; ils nous montrent les tristes conséquences du refus d’obéir à Dieu, tant pour Israël que pour l’homme en général.