Année 3, 1 mai

Ésaïe 5, 18-30

Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec des cordes de vanité, et le péché comme avec des cordes de chariot, qui disent : Qu’il se hâte, qu’il accélère son œuvre, afin que nous la voyions ; et que le conseil du Saint d’Israël s’approche, et vienne, et que nous le connaissions. Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui mettent les ténèbres pour la lumière, et la lumière pour les ténèbres, qui mettent l’amer pour le doux, et le doux pour l’amer. Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux, et intelligents à leur propre estime ! Malheur à ceux qui sont forts pour boire le vin, et hommes vaillants pour mêler les boissons fortes ; qui justifient le méchant pour un présent, et qui ôtent aux justes leur justice ! C’est pourquoi, comme une langue de feu dévore le chaume, et comme l’herbe sèche s’affaisse dans la flamme, leur racine sera comme la pourriture, et leur fleur montera comme la poussière ; car ils ont méprisé la loi de l’Éternel des armées, et ont rejeté avec dédain la parole du Saint d’Israël. C’est pourquoi la colère de l’Éternel s’est embrasée contre son peuple ; et il a étendu sa main sur lui, et l’a frappé ; et les montagnes ont été ébranlées ; et leurs cadavres sont devenus comme des ordures au milieu des rues. Pour tout cela, sa colère ne s’est pas détournée, et sa main est encore étendue.

Et il élèvera un étendard devant les nations lointaines : et il en sifflera une des bouts de la terre ; et voici, elle viendra, rapide [et] légère. En elle, nul qui soit las ou qui bronche ; nul ne sommeille, nul ne dort ; nul n’a la ceinture de ses reins déliée, ou la courroie de sa chaussure arrachée. Ses flèches sont aiguës, et tous ses arcs tendus ; les sabots de ses chevaux sont comme le caillou, et ses roues comme le tourbillon. Son rugissement est comme celui d’une lionne ; elle rugit comme les jeunes lions ; elle gronde, et saisit la proie et l’emporte, et il n’y a personne qui délivre ; et elle mugira sur elle, en ce jour-là, comme mugit la mer ; et on regardera sur la terre, et voici les ténèbres [et] la détresse : la lumière est obscurcie dans son ciel.


Les passions des hommes, et les buts qu’ils poursuivent, varient suivant leur condition sociale ou leur tempérament. Les uns s’affairent pour ajouter champ à champ, maison à maison (sans pouvoir en habiter plus d’une à la fois — v. 8). Malheur à eux, car ces choses de la terre, il faudra les laisser sur la terre… pour se présenter devant Dieu les mains vides. D’autres cherchent leur plaisir dans les fêtes du monde et l’excitation trompeuse de l’alcool (v. 11, 12, 22). Malheur à eux quand ils se réveilleront, trop tard, aux réalités éternelles. Compagnons tout trouvés de leurs débauches, voici ceux qui se vantent du péché et provoquent ouvertement l’Éternel (v. 18, 19) ; ceux dont la conscience endurcie a perdu la notion du bien et du mal (v. 20), ceux qui se complaisent dans leur propre sagesse (v. 21 ; en contraste avec Prov. 3, 7). Tous les hommes sont là, du misérable ivrogne au plus grand philosophe, dans une commune et vaine recherche du bonheur (Eccl. 8, 13). Mais le mot de Dieu, et la fin de toutes les pensées et de toutes les convoitises des hommes, qu’elles soient distinguées ou vulgaires, c’est : malheur, malheur, malheur ! — Nous verrons, dans les prochains chapitres, de quelle manière Dieu se sert d’une nation (l’Assyrie) comme verge, pour châtier Son peuple.