Année 3, 2 mai

Ésaïe 6, 1-13

* L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes : de deux ils se couvraient la face, et de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient. Et l’un criait à l’autre, et disait : Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées ; toute la terre est pleine de sa gloire ! Et les fondements des seuils étaient ébranlés à la voix de celui qui criait, et la maison était remplie de fumée. Et je dis : Malheur à moi ! car je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures, et je demeure au milieu d’un peuple aux lèvres impures ; car mes yeux ont vu le roi, l’Éternel des armées. Et l’un des séraphins vola vers moi ; et il avait en sa main un charbon ardent qu’il avait pris de dessus l’autel avec des pincettes ; et il en toucha ma bouche, et dit : Voici, ceci a touché tes lèvres ; et ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché.

Et j’entendis la voix du Seigneur qui disait : Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? Et je dis : Me voici, envoie-moi. — Et il dit : Va, et dis à ce peuple : En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez pas, et en voyant vous verrez et vous ne connaîtrez pas. Engraisse le cœur de ce peuple, et rends ses oreilles pesantes, et bouche ses yeux, de peur qu’il ne voie des yeux, et n’entende de ses oreilles, et ne comprenne de son cœur, et ne se convertisse, et qu’il ne soit guéri. — Et je dis : Jusques à quand, Seigneur ? Et il dit : Jusqu’à ce que les villes soient dévastées, de sorte qu’il n’y ait pas d’habitants, et les maisons, de sorte qu’il n’y ait pas d’hommes, et que le sol soit réduit en entière désolation, et que l’Éternel en ait éloigné les hommes, et que la solitude soit grande au milieu du pays. Mais il y aura encore là un dixième ; et il reviendra et il sera brouté, comme le térébinthe et le chêne, dont le tronc [reste] quand ils sont abattus : la semence sainte en sera le tronc.


Dans une glorieuse vision, le jeune Ésaïe se trouve soudain placé en présence du Dieu Très-saint. L’effet solennel de cette présence est une conviction de péché, qui amène le prophète à prononcer un nouveau malheur, cette fois contre lui-même (comp. Luc 5, 8). Mais la grâce de Dieu va pourvoir aux exigences de Sa propre sainteté. L’autel est à côté du trône. La purification du pécheur s’accomplit par ce qui parle du sacrifice de Christ. Et voyez avec quel empressement Ésaïe se présente aussitôt, pour servir Celui qui vient d’ôter son péché. Sommes-nous prêts à répondre ainsi à l’appel du Seigneur : « Me voici, envoie-moi » ? — C’est une étrange mission que reçoit en premier lieu le jeune prophète : il s’agit pour lui d’annoncer à « ce peuple » que Dieu leur rendra Son message incompréhensible. Endurcissement souvent rappelé (Matt. 13, 14…), envoyé seulement après que ce peuple ait lui-même « rejeté avec dédain la parole du Saint d’Israël » (chap. 5, 24). Et Dieu le permet pour que « les nations » puissent avoir part au salut (Rom. 11, 25). — Cette année de la mort du roi Ozias a été décisive, pour le jeune Ésaïe. Y a-t-il aussi, dans votre vie, une date marquante : celle de votre conversion ?