Année 3, 5 juillet

Matthieu 4, 1-11

Alors Jésus fut emmené dans le désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Et ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, après cela il eut faim. Et le tentateur, s’approchant de lui, dit : Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. Mais lui, répondant, dit : Il est écrit : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».

Alors le diable le transporte dans la ville sainte, et le place sur le faîte du temple, et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : « Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur [leurs] mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre ». Jésus lui dit : Il est encore écrit : « Tu ne tenteras pas le *Seigneur ton Dieu ».

Le diable le transporte encore sur une fort haute montagne, et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si, te prosternant, tu me rends hommage. Alors Jésus lui dit : Va-t’en, Satan, car il est écrit : « Tu rendras hommage au *Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul ».

Alors le diable le laisse : et voici, des anges s’approchèrent et le servirent.


Revêtu de la puissance de l’Esprit, Jésus est prêt à accomplir Son ministère. Mais, comme tout serviteur de Dieu, il est nécessaire qu’Il soit premièrement mis à l’épreuve. Aussi a-t-Il affaire au grand ennemi. Pour faire sortir un homme de Dieu du sentier de l’obéissance, Satan utilise deux principales tactiques : il présente des choses effrayantes dans le chemin (pour Christ, ce sera tout particulièrement le combat de Gethsémané). Ou bien, au contraire, il offre des objets désirables à côté du chemin. Et c’est ce que le diable fait ici. — Mais remarquons qu’en citant le psaume 91, 11, 12, il se garde d’y ajouter le verset suivant, qui fait allusion à son propre écrasement : « Tu marcheras sur le lion et sur l’aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon ». L’aspic, c’est le serpent, dont Genèse 3, 15 annonçait qu’il aurait la tête brisée par Christ, « semence de la femme ». Alors qu’en Éden, ne manquant de rien, le premier Adam avait essuyé une triple défaite par la convoitise de la chair, celle des yeux et l’orgueil de la vie, l’homme parfait triomphe au désert du serpent ancien, par la souveraine parole de Son Dieu (1 Jean 2, 16 ; Ps. 17, 4). Et, en ce qu’Il a souffert Lui-même, étant tenté, Il est maintenant à même de secourir ceux qui sont tentés (Héb. 2, 18).