Année 3, 9 juillet

Matthieu 5, 31-48

Il a été dit aussi : « Si quelqu’un répudie sa femme, qu’il lui donne une lettre de divorce ». Mais moi, je vous dis que quiconque répudiera sa femme, si ce n’est pour cause de fornication, la fait commettre adultère ; et quiconque épousera une femme répudiée, commet adultère.

Vous avez encore ouï qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne parjureras pas, mais tu rendras justement au *Seigneur tes serments ». Mais moi, je vous dis de ne pas jurer du tout ; ni par le ciel, car il est le trône de Dieu ; ni par la terre, car elle est le marchepied de ses pieds ; ni par Jérusalem, car elle est la ville du grand Roi. Tu ne jureras pas non plus par ta tête, car tu ne peux faire blanc ou noir un cheveu. Mais que votre parole soit : Oui, oui ; non, non ; car ce qui est de plus vient du mal.

Vous avez ouï qu’il a été dit : « Œil pour œil, et dent pour dent ». Mais moi, je vous dis : Ne résistez pas au mal ; mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre ; et à celui qui veut plaider contre toi et t’ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau ; et si quelqu’un veut te contraindre de faire un mille, vas-en deux avec lui. Donne à qui te demande, et ne te détourne pas de qui veut emprunter de toi.

Vous avez ouï qu’il a été dit : « Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi ». Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent], et priez pour ceux qui [vous font du tort et] vous persécutent, en sorte que vous soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous ? Les publicains même n’en font-ils pas autant ? Et si vous saluez vos frères seulement, que faites-vous de plus [que les autres] ? Les nations même ne font-elles pas ainsi ? Vous, soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.


Celui qui parle ici, ne l’oublions pas, c’est le Messie, le Roi d’Israël. Son enseignement a été appelé la charte du royaume, car il expose les conditions que devront remplir ceux qui en deviendront les sujets. Mais quelle différence avec les constitutions et les codes des nations d’ici-bas, lesquels sont basés sur la défense des droits des personnes et sur la règle égoïste : « chacun pour soi ». Tandis que l’enseignement de Jésus établit non seulement des principes de non-violence, mais d’amour, d’humilité et de renoncement, absolument étrangers à l’esprit de ce monde. Certains pensent que de tels préceptes sont inapplicables, sur la terre où nous vivons. Les chrétiens qui les réaliseraient à la lettre ne seraient-ils pas des victimes sans défense, à la merci de n’importe quel abus ? Soyons certains que Dieu saurait alors les protéger. De plus, un tel comportement constituerait un puissant témoignage, capable de confondre ceux qui voudraient nuire au croyant, et même d’amener leur conversion. Ces versets 38-48 nous humilient et nous reprennent. Quelle distance nous sépare de Celui dont nous parlent 1 Pierre 2, 22, 23 ; Jacques 5, 6, et tant d’autres passages.