Année 3, 15 juillet

Matthieu 8, 18-34

Or Jésus, voyant de grandes foules autour de lui, commanda de passer à l’autre rive. Et un scribe s’approchant, lui dit : Maître, je te suivrai où que tu ailles. Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. Et un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi de m’en aller premièrement et d’ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.

Et quand il fut monté dans la nacelle, ses disciples le suivirent ; et voici, une grande tourmente s’éleva sur la mer, en sorte que la nacelle était couverte par les vagues ; mais lui dormait. Et les disciples s’approchèrent et le réveillèrent, disant : Seigneur, sauve-[nous] ! nous périssons. Et il leur dit : Pourquoi êtes-vous craintifs, gens de petite foi ? Alors, s’étant levé, il reprit les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Et les gens s’en étonnèrent, disant : Quel est celui-ci, que les vents même et la mer lui obéissent !

Et quand il arriva à l’autre rive, dans le pays des Gergéséniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent à sa rencontre ; [et ils étaient] très violents, en sorte que personne ne pouvait passer par ce chemin-là. Et voici, ils s’écrièrent, disant : Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici avant le temps pour nous tourmenter ? Et il y avait, loin d’eux, un grand troupeau de pourceaux qui paissait. Et les démons le priaient, disant : Si tu nous chasses, permets-nous de nous en aller dans le troupeau des pourceaux. Et il leur dit : Allez. Et eux, sortant, s’en allèrent dans le troupeau des pourceaux ; et voici, tout le troupeau des pourceaux se rua du haut de la côte dans la mer ; et ils moururent dans les eaux. Et ceux qui les paissaient s’enfuirent ; et, s’en étant allés dans la ville, ils racontèrent tout, et ce qui était arrivé aux démoniaques. Et voici, toute la ville sortit au-devant de Jésus ; et l’ayant vu, ils le prièrent de se retirer de leur territoire.


Au scribe qui s’offre à Le suivre où qu’Il aille, le Seigneur ne cache pas que Son chemin est celui d’un entier renoncement. Même les oiseaux du ciel, dont prend soin le Père céleste (chap. 6, 26), sont mieux partagés que leur Créateur ici-bas. Quel abaissement que le sien ! Il n’a pas eu, sur la terre, de lieu où reposer Sa tête. Ce n’est que sur la croix, l’œuvre achevée, qu’Il pourra enfin reposer — ou baisser — la tête (même verbe grec : Jean 19, 30). — Au verset 21, un autre homme répond à Son invitation par une excuse, apparemment justifiée. Quoi de plus légitime que d’assister à l’enterrement de son père ? Toutefois, si urgent que paraisse un devoir, aucun « premièrement » ne peut prendre la place de celui qu’a commandé le Seigneur (chap. 6, 33). Il n’est pas dit ce qu’ensuite ont décidé ces deux hommes. Ce qu’il importe que nous sachions, c’est si nous, nous avons répondu à l’appel du Seigneur Jésus. — La scène si connue et si belle de la traversée dans la tempête illustre le voyage terrestre du croyant. Il rencontre bien des orages. Mais son Sauveur est aussi le maître des éléments, et Il est avec lui (Ps. 23, 4). Il commande au vent et aux flots, à la maladie et à la mort, aux puissance sataniques, comme le montre la délivrance des deux démoniaques du pays des Gergéséniens.