Année 3, 22 juillet

Matthieu 12, 1-21

En ce temps-là, Jésus allait par les blés, un jour de sabbat ; et ses disciples avaient faim, et se mirent à arracher des épis et à manger. Et les pharisiens voyant [cela], lui dirent : Voilà, tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire en un jour de sabbat. Mais il leur dit : N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, et ceux qui étaient avec lui ; comment il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de proposition, qu’il ne lui était pas permis de manger ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux sacrificateurs seuls ? Ou n’avez-vous pas lu dans la loi, que, le jour de sabbat, les sacrificateurs dans le temple profanent le sabbat et ne sont pas coupables ? Mais je vous dis qu’il y a ici quelque chose de plus grand que le temple. Et si vous aviez connu ce que c’est que : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice », vous n’auriez pas condamné ceux qui ne sont pas coupables. Car le fils de l’homme est seigneur du sabbat.

Et étant parti de là, il vint dans leur synagogue. Et voici, il y avait [là] un homme qui avait la main sèche. Et ils l’interrogèrent, disant : Est-il permis de guérir, le jour de sabbat ? — afin de l’accuser. Mais il leur dit : Quel sera l’homme d’entre vous, qui aura une brebis, et qui, si elle vient à tomber dans une fosse un jour de sabbat, ne la prendra et ne la relèvera pas ? Combien donc un homme vaut-il mieux qu’une brebis ! De sorte qu’il est permis de faire du bien le jour de sabbat. Alors il dit à l’homme : Étends ta main. Et il l’étendit, et elle fut rendue saine comme l’autre.

Et les pharisiens, étant sortis, tinrent conseil contre lui pour le faire périr ; mais Jésus, le sachant, se retira de là ; et de grandes foules le suivirent, et il les guérit tous. Et il leur défendit expressément de rendre son nom public, afin que fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète, disant : « Voici mon serviteur que j’ai élu, mon bien-aimé, en qui mon âme a trouvé son plaisir ; je mettrai mon Esprit sur lui, et il annoncera [le] jugement aux nations. Il ne contestera pas, et ne criera pas, et personne n’entendra sa voix dans les rues ; il ne brisera pas le roseau froissé, et il n’éteindra pas le lumignon qui fume, jusqu’à ce qu’il ait produit en victoire le jugement ; et les nations espéreront en son nom ».


Après avoir offert le vrai repos de l’âme (chap. 11, 28, 29), le Seigneur Jésus fait comprendre que le repos légal du sabbat n’a plus sa raison d’être. Sur cette question du sabbat, les pharisiens cherchent à prendre en défaut successivement les disciples (v. 2), puis le Maître Lui-même (v. 10). Mais Lui se sert de cette occasion pour leur expliquer, en leur citant pour la seconde fois le verset d’Osée 6, 6 (v. 7 ; voir chap. 9, 13 et Mich. 6, 6-8), que tout le système basé sur la loi et les sacrifices était mis de côté par Sa venue en grâce. À quoi servait l’observation du quatrième commandement de la loi, quand tous les autres étaient transgressés ? La miséricorde, elle aussi, réclamait ses droits. Et quelle prétention, d’imposer le respect du sabbat à Celui qui l’avait institué ! En fait, tant que le péché régnait, personne ne pouvait se reposer. Ni l’homme, chargé de ce fardeau ; ni Dieu : le Père avec le Fils, travaillant à ôter le mal en même temps que ses conséquences (Jean 5, 16, 17). Aussi, sans se laisser arrêter par les conseils des méchants, le serviteur parfait poursuit Son œuvre. Il l’accomplit dans l’esprit d’humilité, de grâce, de douceur qui, selon Ésaïe 42, 1-4, devait permettre de Le reconnaître, et qui a toujours un si grand prix pour le cœur de Dieu (comp. 1 Pier. 3, 4).