Année 3, 31 juillet

Matthieu 15, 1-20

Alors les scribes et les pharisiens de Jérusalem viennent à Jésus, disant : Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens, car ils ne lavent pas leurs mains quand ils mangent du pain ? Mais lui, répondant, leur dit : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? car Dieu a commandé, disant : « Honore ton père et ta mère » ; et : « que celui qui médira de père ou de mère, meure de mort » ; mais vous, vous dites : Quiconque dira à son père ou à sa mère : Tout ce dont tu pourrais tirer profit de ma part est un don, — et il n’honorera point son père ou sa mère. Et vous avez annulé le commandement de Dieu à cause de votre tradition. Hypocrites ! Ésaïe a bien prophétisé de vous, disant : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi ; mais ils m’honorent en vain, enseignant comme doctrines des commandements d’hommes ». Et ayant appelé la foule, il leur dit : Écoutez et comprenez : ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est là ce qui souille l’homme.

Alors ses disciples, s’approchant, lui dirent : Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ? Mais lui, répondant, dit : Toute plante que mon Père céleste n’a pas plantée sera déracinée. Laissez-les ; ce sont des aveugles, conducteurs d’aveugles : et si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. Et Pierre, répondant, lui dit : Expose-nous cette parabole. Et il dit : Et vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence ? N’entendez-vous pas encore que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, et passe ensuite dans le lieu secret ? Mais les choses qui sortent de la bouche viennent du cœur, et ces choses-là souillent l’homme. Car du cœur viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les injures : ce sont ces choses qui souillent l’homme ; mais de manger avec des mains non lavées ne souille pas l’homme.


Le zèle religieux des pharisiens se bornait à observer strictement un certain nombre de formes extérieures et de traditions. Et, sous le couvert de cette pieuse apparence (qui peut faire illusion aux hommes, mais ne saurait tromper Dieu), ils suivaient tous les penchants de leur cœur naturel. Ils en étaient arrivés à se soustraire, par avarice, même aux devoirs les plus élémentaires : comme celui de pourvoir aux besoins de leurs parents (v. 5 ; comp. Prov. 28, 24). La question du Seigneur (v. 3) répond coup pour coup à celle des pharisiens (v. 2). Ceux-ci, par leurs traditions, annulaient les commandements de Dieu. Alors Jésus, dont ces commandements faisaient précisément les délices, confond ces hypocrites par leurs propres Écritures. Puis, à l’intention des disciples, qui sont eux-mêmes déconcertés par Ses paroles, Il met à nu la méchanceté du cœur humain, et démontre sa ruine complète. Oui, les mains peuvent être soigneusement lavées… alors que le cœur est rempli de souillure. Eh bien ! nous reconnaissons combien il est vrai, cet inventaire effrayant du contenu du cœur de l’homme, de notre propre cœur ! Quand bien même nous le masquons sous de flatteuses et respectables apparences !