Année 3, 1 août

Matthieu 15, 21-39

Et Jésus, partant de là, se retira dans les quartiers de Tyr et de Sidon. Et voici, une femme cananéenne de ces contrées-là, sortant, s’écria, lui disant : Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi ; ma fille est cruellement tourmentée d’un démon. Et il ne lui répondit mot. Et ses disciples, s’approchant, le prièrent, disant : Renvoie-la, car elle crie après nous. Mais lui, répondant, dit : Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. Et elle vint et lui rendit hommage, disant : Seigneur, assiste-moi. Et lui, répondant, dit : Il ne convient pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens. Et elle dit : Oui, Seigneur ; car même les chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Alors Jésus, répondant, lui dit : Ô femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux. Et dès cette heure-là sa fille fut guérie.

Et Jésus, étant parti de là, vint près de la mer de Galilée ; et montant sur une montagne, il s’assit là. Et de grandes foules vinrent à lui, ayant avec elles des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et beaucoup d’autres ; et elles les jetèrent à ses pieds, et il les guérit ; de sorte que les foules s’étonnèrent en voyant les muets parler, les estropiés guérir, les boiteux marcher, et les aveugles voir ; et elles glorifièrent le Dieu d’Israël. Et Jésus, ayant appelé à lui ses disciples, dit : Je suis ému de compassion envers la foule, car voici trois jours déjà qu’ils demeurent auprès de moi, et ils n’ont rien à manger ; et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu’ils ne défaillent en chemin. Et ses disciples lui disent : D’où aurions-nous dans le désert assez de pains pour rassasier une si grande foule ? Et Jésus leur dit : Combien avez-vous de pains ? Et ils dirent : Sept, et quelques petits poissons. Et il commanda aux foules de s’asseoir sur la terre. Et ayant pris les sept pains et les poissons, il rendit grâces et les rompit et les donna à ses disciples, et les disciples à la foule. Et ils mangèrent tous et furent rassasiés ; et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, sept corbeilles pleines. Or ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, outre les femmes et les enfants. Et ayant renvoyé les foules, il monta dans une nacelle et vint dans la contrée de Magadan.


Jésus rend visite aux quartiers de Tyr et de Sidon. Ces villes païennes, avait-il déclaré, étaient moins coupables que celles de la Galilée, où Il avait accompli la plupart de Ses miracles (chap. 11, 21, 22). Mais elles n’avaient aucune part aux bénédictions du « Fils de David » (v. 22) ; elles étaient étrangères aux alliances de la promesse (Éph. 2, 12). Le Seigneur, par une parole qui paraît sévère, commence par souligner cela à la pauvre Cananéenne, qui Le supplie pour sa fille. Et cette femme reconnaît sa complète indignité. Quand nous prenons notre place devant Dieu, la grâce peut briller de tout son éclat. En effet, s’il y avait, du côté de l’homme, le moindre droit ou le moindre mérite, il ne s’agirait plus de grâce, mais de chose due (Rom. 4, 4). Pour mesurer toujours mieux la grandeur de cette grâce envers nous, n’oublions jamais notre misère et notre indignité devant Dieu. — Puis le Seigneur se tourne à nouveau vers Son peuple. Selon le psaume 132, 15, Il bénit abondamment ses vivres et rassasie de pain ses pauvres. Et ce qui Le fait agir, dans ce second miracle comme dans le premier, c’est la compassion dont Son cœur est étreint pour ces foules (v. 32 ; chap. 14, 14).