Année 3, 8 août

Matthieu 19, 1-26

Et il arriva, quand Jésus eut achevé ces discours, qu’il partit de la Galilée et vint vers les confins de la Judée, au-delà du Jourdain ; et de grandes foules le suivirent, et il les guérit là.

Et les pharisiens vinrent à lui, l’éprouvant et [lui] disant : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque cause que ce soit ? Et lui, répondant, leur dit : N’avez-vous pas lu que celui qui les a faits, dès le commencement les a faits mâle et femelle, et qu’il dit : « C’est pourquoi, l’homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme ; et les deux seront une seule chair » ? Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. Ils lui disent : Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner une lettre de divorce, et de la répudier ? Il leur dit : Moïse, à cause de votre dureté de cœur, vous a permis de répudier vos femmes ; mais au commencement il n’en était pas ainsi. Et je vous dis que quiconque répudiera sa femme, non pour cause de fornication, et en épousera une autre, commet adultère ; et celui qui épouse une femme répudiée, commet adultère. Ses disciples lui disent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il ne convient pas de se marier. Mais il leur dit : Tous ne reçoivent pas cette parole, mais ceux à qui il est donné ; car il y a des eunuques qui sont nés tels dès le ventre de leur mère ; et il y a des eunuques qui ont été faits eunuques par les hommes ; et il y a des eunuques qui se sont faits eux-mêmes eunuques pour le royaume des cieux. Que celui qui peut le recevoir, le reçoive.

Alors on lui apporta de petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains et qu’il priât ; mais les disciples reprenaient ceux [qui les apportaient]. Et Jésus dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels est le royaume des cieux. Et leur ayant imposé les mains, il partit de là.

Et voici, quelqu’un s’approchant, lui dit : Maître, quel bien ferai-je pour avoir la vie éternelle ? Et il lui dit : Pourquoi m’interroges-tu touchant ce qui est bon ? Un seul est bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. Il lui dit : Lesquels ? Et Jésus dit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère ; et, tu aimeras ton prochain comme toi-même. Le jeune homme lui dit : J’ai gardé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ? Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, et donne aux pauvres ; et tu auras un trésor dans le ciel ; et viens, suis-moi. Et le jeune homme, ayant entendu cette parole, s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Et Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous dis qu’un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux ; et je vous le dis encore : Il est plus facile qu’un chameau entre par un trou d’aiguille, qu’un riche n’entre dans le royaume de Dieu. Et les disciples, l’ayant entendu, s’étonnèrent fort, disant : Qui donc peut être sauvé ? Et Jésus, [les] regardant, leur dit : Pour les hommes, cela est impossible ; mais pour Dieu, toutes choses sont possibles.


Au début de ce chapitre, Jésus répond à une question des pharisiens, en condamnant de nouveau formellement le divorce (voir chap. 5, 31, 32). — Puis il bénit les petits enfants qui Lui sont amenés, et reprend Ses disciples qui voudraient les en empêcher. Nous arrive-t-il d’apporter de jeunes âmes au Seigneur par la prière ? Ou bien sommes-nous, au contraire, de ceux qui les empêchent de venir ? — Au verset 16, nous voyons un jeune homme venir à Jésus avec un heureux désir : obtenir la vie éternelle. Seulement, la question était mal posée, et le Seigneur voudrait le faire comprendre à Son visiteur. « Tu veux faire le bien ? Eh bien ! voici les commandements » ! La réponse du jeune homme montre qu’il ne connaissait pas son état de pécheur perdu, ni son incapacité de faire quelque bien que ce soit. Alors le Seigneur lui apprend qu’une idole habite dans son cœur. Ce sont ses richesses, obstacle qui empêche tant de personnes de venir à Christ et de Le suivre ! Non, la vie éternelle ne s’obtient pas en faisant du bien. Et les meilleures dispositions, avec les plus grands dons naturels, ne servent à rien pour la mériter… parce qu’elle ne se mérite pas. Elle est le don gratuit que Jésus fait à ceux qui Le suivent (Jean 10, 28).