Année 3, 9 août

Matthieu 19, 27-30 ; 20, 1-16

Alors Pierre, répondant, lui dit : Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi ; que nous adviendra-t-il donc ? Et Jésus leur dit : En vérité, je vous dis que vous qui m’avez suivi, — dans la régénération, quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël ; et quiconque aura quitté maisons, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l’amour de mon nom, en recevra cent fois autant, et héritera de la vie éternelle. Mais plusieurs qui sont les premiers seront les derniers, et des derniers seront les premiers.

Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le point du jour afin de louer des ouvriers pour sa vigne. Et étant tombé d’accord avec les ouvriers pour un denier par jour, il les envoya dans sa vigne. Et sortant vers la troisième heure, il en vit d’autres qui étaient sur la place du marché à ne rien faire ; et il dit à ceux-ci : Allez, vous aussi, dans la vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste ; et ils s’en allèrent. Sortant encore vers la sixième heure et vers la neuvième heure, il fit de même. Et sortant vers la onzième heure, il en trouva d’autres qui étaient là ; et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire ? Ils lui disent : Parce que personne ne nous a engagés. Il leur dit : Allez, vous aussi, dans la vigne, et vous recevrez ce qui sera juste. Et le soir étant venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paye-leur leur salaire, en commençant depuis les derniers jusqu’aux premiers. Et lorsque ceux [qui avaient été engagés] vers la onzième heure furent venus, ils reçurent chacun un denier ; et quand les premiers furent venus, ils croyaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun un denier. Et l’ayant reçu, ils murmuraient contre le maître de maison, disant : Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les as faits égaux à nous qui avons porté le faix du jour et de la chaleur. Et lui, répondant, dit à l’un d’entre eux : Mon ami, je ne te fais pas tort : n’es-tu pas tombé d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui est à toi et va-t’en. Mais je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien ? Ton œil est-il méchant, parce que moi, je suis bon ? Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers les derniers, car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.


Cette question qui préoccupait tant les disciples, savoir qui serait premier et dernier dans le royaume des cieux, est illustrée par une nouvelle parabole. Nous serions assez disposés, peut-être, à prendre le parti des ouvriers mécontents, et à trouver injuste la façon dont agit ce maître. Mais considérons le récit de plus près. Les ouvriers du matin étaient « tombés d’accord » avec le propriétaire (v. 2, 13). Ils estimaient leur travail à un certain prix. Au contraire, les suivants ont fait confiance au maître pour fixer « ce qui sera juste » (v. 4, 7). Ils n’ont pas à le regretter. Dans le royaume des cieux, la récompense n’est jamais un droit. Tous sont des esclaves inutiles, selon Luc 17, 10, et personne ne mérite rien. Tout dépend de la grâce souveraine de Dieu. D’autre part, les ouvriers de la onzième heure ne sont-ils pas, en réalité, les moins favorisés de tous ? Ils ont manqué l’occasion et la joie de servir ce bon maître pendant la plus grande partie de la journée. « Jésus est le meilleur maître » — dit un cantique. Servons-Le dès notre enfance. C’est à Lui qu’on ne peut être, ni trop tôt, ni trop longtemps. — Dans l’histoire des voies de Dieu, les premiers ouvriers tombés d’accord avec le maître représentent Israël sous le régime de l’alliance ; ceux de la onzième heure nous parlent des « nations », objets de la grâce de Dieu.