Année 3, 22 août

Matthieu 25, 14-30

Car c’est comme un homme qui, s’en allant hors du pays, appela ses propres esclaves et leur remit ses biens. Et à l’un, il donna cinq talents ; à un autre, deux ; à un autre, un ; à chacun selon sa propre capacité ; et aussitôt il s’en alla hors du pays. Or celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla et les fit valoir, et acquit cinq autres talents. De même aussi, celui qui avait reçu les deux, en gagna, lui aussi, deux autres. Mais celui qui en avait reçu un, s’en alla et creusa dans la terre, et cacha l’argent de son maître. Et longtemps après, le maître de ces esclaves vient et règle compte avec eux. Et celui qui avait reçu les cinq talents vint et apporta cinq autres talents, disant : Maître, tu m’as remis cinq talents ; voici, j’ai gagné cinq autres talents par-dessus. Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître. Et celui qui avait reçu les deux talents vint aussi et dit : Maître, tu m’as remis deux talents ; voici, j’ai gagné deux autres talents par-dessus. Son maître lui dit : Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître. Et celui qui avait reçu un talent vint aussi et dit : Maître, je te connaissais, que tu es un homme dur, moissonnant où tu n’as pas semé et recueillant où tu n’as pas répandu ; et, craignant, je m’en suis allé et j’ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui est à toi. Et son maître, répondant, lui dit : Méchant et paresseux esclave, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que je recueille où je n’ai pas répandu, — tu aurais donc dû placer mon argent chez les banquiers, et, quand je serais venu, j’aurais reçu ce qui est à moi avec l’intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents ; car à chacun qui a il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. Et jetez l’esclave inutile dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents.


La parabole des dix vierges se rapportait à l’attente du Seigneur. Celle des talents considère le côté du service. La vie du chrétien, après sa conversion, revêt ce double caractère : « servir le Dieu vivant et vrai et attendre des cieux son Fils » (1 Thess. 1, 9, 10). Car attendre le Seigneur ne signifie pas se croiser les bras jusqu’à ce qu’Il vienne. Au contraire, chaque racheté a le privilège de pouvoir travailler pour Lui. Et il a reçu, dans ce but, un certain nombre de talents, qu’il est responsable de faire fructifier : santé, mémoire, intelligence, loisirs, biens matériels… Par-dessus tout, il possède la Parole divine, avec la connaissance qui y correspond (1 Cor. 2, 12). Chers amis, même si nous sommes sauvés, nous pouvons ressembler plus ou moins au méchant esclave. Sommes-nous sûrs de ne pas avoir égoïstement, paresseusement, et de toute manière malhonnêtement, enfoui l’un ou l’autre de ces dons, qui appartiennent au Maître ? Oui, qu’aurons-nous à Lui rendre quand Il viendra ? Pourra-t-Il nous faire entrer dans Sa joie, celle de l’œuvre achevée et de l’amour satisfait, joie qui était aussi « devant lui » (Héb. 12, 2) ? La récompense, notons-le, est la même pour les deux premiers esclaves. Ce qui a du prix pour le Seigneur, ce n’est pas tant les résultats (toujours peu de chose), que la fidélité.