Année 3, 27 août

Matthieu 26, 47-58

Et comme il parlait encore, voici Judas, l’un des douze, vint, et avec lui une grande foule avec des épées et des bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple. Et celui qui le livrait leur donna un signe, disant : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le. Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit : Je te salue, Rabbi ; et il le baisa avec empressement. Et Jésus lui dit : Ami, pourquoi es-tu venu ? Alors, s’étant approchés, ils mirent les mains sur Jésus et se saisirent de lui. Et voici, l’un de ceux qui étaient avec Jésus, étendant la main tira son épée, et frappant l’esclave du souverain sacrificateur, lui emporta l’oreille. Alors Jésus lui dit : Remets ton épée en son lieu ; car tous ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournira plus de douze légions d’anges ? Comment donc seraient accomplies les écritures, [qui disent] qu’il faut qu’il en arrive ainsi ?

En cette heure-là Jésus dit aux foules : Êtes-vous sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre ? J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple ; et vous ne vous êtes pas saisis de moi. Mais tout ceci est arrivé, afin que les écritures des prophètes soient accomplies. Alors tous les disciples le laissèrent et s’enfuirent.

Et ceux qui s’étaient saisis de Jésus l’amenèrent à Caïphe le souverain sacrificateur, où les scribes et les anciens étaient assemblés. Et Pierre le suivait de loin, jusqu’au palais du souverain sacrificateur ; et étant entré, il s’assit avec les huissiers pour voir la fin.


Un disciple n’avait pas dormi comme les autres. C’était Judas. Le voici à la tête d’une troupe menaçante, venue s’emparer de Jésus. Et quel moyen choisit le misérable pour désigner son Maître ? Le baiser empressé de l’hypocrisie. « Ami — lui répond le Sauveur — pourquoi es-tu venu ? ». Dernière question, propre à sonder l’âme du malheureux Judas ! Mais il est trop tard désormais, pour le « fils de perdition » (Jean 17, 12). Ces flèches pour la conscience (voir aussi v. 55) sont les seuls actes de défense de Celui qui se livre Lui-même. Les douze sont défaillants, mais au même moment, plus de douze légions d’anges sont, pour ainsi dire, l’arme au pied, prêtes à intervenir sur Sa demande au Père. Toute la puissance de Dieu est à Sa disposition, s’Il veut y faire appel. Mais Son heure est venue. Loin de se dérober ou de se défendre, Il retient au contraire le bras de Son disciple trop impulsif, lequel donne, l’instant d’après, la vraie mesure de son courage, en fuyant avec ses compagnons ! — Mais déjà, dans le palais du souverain sacrificateur, les scribes avec les anciens sont assemblés en pleine nuit, pour consommer la suprême injustice (Ps. 94, 21).