Année 3, 29 août

Matthieu 27, 1-18

Or, quand le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. Et l’ayant lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.

Alors Judas qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, ayant du remords, reporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, disant : J’ai péché en livrant le sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ! tu y aviseras. Et ayant jeté l’argent dans le temple, il se retira ; et s’en étant allé, il se pendit. Mais les principaux sacrificateurs, ayant pris les pièces d’argent, dirent : Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c’est le prix du sang. Et ayant tenu conseil, ils achetèrent avec cet [argent] le champ du potier, pour la sépulture des étrangers ; c’est pourquoi ce champ-là a été appelé Champ de sang, jusqu’à aujourd’hui. Alors fut accompli ce qui avait été dit par Jérémie le prophète, disant : Et ils ont pris les trente pièces d’argent, le prix de celui qui a été évalué, lequel ceux d’entre les fils d’Israël ont évalué ; et ils les ont données pour le champ du potier, comme le *Seigneur m’avait ordonné.

Or Jésus se tenait devant le gouverneur ; et le gouverneur l’interrogea, disant : Es-tu, toi, le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. Et étant accusé par les principaux sacrificateurs et les anciens, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : N’entends-tu pas de combien de choses ils portent témoignage contre toi ? Et il ne lui répondit pas même un seul mot ; en sorte que le gouverneur s’en étonnait fort. Or, à la fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier à la foule, celui qu’ils voulaient. Et il y avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. Comme donc ils étaient assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus qui est appelé Christ ? Car il savait qu’ils l’avaient livré par envie.


Le jour se lève. Un jour comme il n’y en a pas eu de pareil dans l’histoire du monde et de l’éternité ! Les premières lueurs du matin trouvent les principaux sacrificateurs et les anciens machinant la mise à mort qu’ils ont décidée. Mais quelqu’un leur rend visite ; ils le connaissent bien : c’est le traître, grâce auquel ils sont parvenus à leurs fins. Que veut-il ? Judas affirme l’innocence de son Maître, rapporte l’argent, exprime son remords. — C’est ton affaire, répondent les autres, sans la moindre compassion. Alors le misérable va se pendre, perdant avec sa vie, son âme, et même l’argent pour lequel il l’avait vendue ! Quant aux sacrificateurs, qui n’avaient pas eu de scrupules à acheter le sang innocent, ils en éprouvent quand il s’agit d’en mettre le prix dans le trésor du temple ! — Jésus a été conduit devant Pilate, le gouverneur. Il lui serait facile de trouver, auprès de ce magistrat romain, un appui contre la haine de Son peuple. Mais Il garde le silence ; sauf toutefois pour reconnaître Son titre de roi des Juifs. « Brebis muette devant ceux qui la tondent… il n’a pas ouvert sa bouche » (És. 53, 7 ; comp. v. 12, 14, et chap. 26, 63).