Année 3, 30 août

Matthieu 27, 19-31

Et comme il était assis sur le tribunal, sa femme lui envoya dire : N’aie rien à faire avec ce juste ; car j’ai beaucoup souffert aujourd’hui à son sujet dans un songe. Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent aux foules de demander Barabbas et de faire périr Jésus. Et le gouverneur, répondant, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Et ils dirent : Barabbas. Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé Christ ? Ils disent tous : Qu’il soit crucifié ! Et le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils s’écriaient encore plus fort, disant : Qu’il soit crucifié ! Et Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que plutôt il s’élevait un tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, disant : Je suis innocent du sang de ce juste ; vous, vous y aviserez. Et tout le peuple, répondant, dit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! Alors il leur relâcha Barabbas ; et ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.

Alors les soldats du gouverneur, ayant emmené Jésus au prétoire, assemblèrent contre lui toute la cohorte. Et lui ayant ôté ses vêtements, ils lui mirent un manteau d’écarlate ; et ayant tressé une couronne d’épines, ils la mirent sur sa tête, et un roseau dans sa main droite ; et fléchissant les genoux devant lui, ils se moquaient de lui, disant : Salut, roi des Juifs ! Et ayant craché contre lui, ils prirent le roseau et lui en frappaient la tête. Et après qu’ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, et le revêtirent de ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.


Grande est la perplexité de Pilate, en face de l’accusé que lui ont amené les chefs des Juifs. Jamais il n’a eu devant lui un homme comme celui-là. Un double témoignage : celui de sa femme (v. 19), et celui de sa conscience (v. 24, fin), lui donne la conviction qu’il a affaire à un juste. De plus, il connaît la perversité de ceux qui l’ont livré par envie (v. 18). Que faire ? Certes, s’il le condamne, il accomplit une injustice. Mais s’il le libère, sa popularité en souffrira certainement. Lavant symboliquement ses mains (mais pas sa conscience), il en rejette la responsabilité sur le peuple, qui l’accepte les yeux fermés. Derrière cette foule poussée par les instincts les plus bas, et derrière ses chefs qui l’excitent, Satan poursuit son œuvre de haine. Mais Dieu poursuit aussi Son œuvre, toute de grâce et de salut. — Maintenant, Jésus est entre les mains des soldats grossiers. Ils Lui mettent un simulacre de vêtement royal, afin de se moquer de Lui, avant de Le conduire au supplice. Mais un jour, à tous les regards, le Seigneur paraîtra dans toute Sa majesté de Roi des rois. Et Sa main puissante, cette main qui tenait alors un roseau, se lèvera en jugement contre Ses ennemis (comp. v. 29 avec Ps. 21, 3, 5, 8).