Année 3, 31 août

Matthieu 27, 32-49

Et comme ils sortaient, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu’ils contraignirent de porter sa croix. Et étant arrivés au lieu appelé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, ils lui donnèrent à boire du vinaigre mêlé de fiel ; et l’ayant goûté, il n’en voulut pas boire. Et l’ayant crucifié, ils partagèrent ses vêtements, en tirant au sort ; et s’étant assis, ils veillaient là sur lui. Et ils placèrent au-dessus de sa tête son accusation écrite : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, un à la droite, et un à la gauche.

Et ceux qui passaient par là l’injuriaient, hochant la tête, et disant : Toi qui détruis le temple et qui le bâtis en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix. Et pareillement aussi les principaux sacrificateurs avec les scribes et les anciens, se moquant, disaient : Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même ; s’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu ; qu’il le délivre maintenant, s’il tient à lui ; car il a dit : Je suis fils de Dieu. Et les brigands aussi qui avaient été crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.

Mais, depuis la sixième heure, il y eut des ténèbres sur tout le pays, jusqu’à la neuvième heure. Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant : Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Et quelques-uns de ceux qui se tenaient là, ayant entendu [cela], disaient : Il appelle Élie, celui-ci ! Et aussitôt l’un d’entre eux courut et prit une éponge, et l’ayant remplie de vinaigre, la mit au bout d’un roseau, et lui donna à boire. Mais les autres disaient : Laisse, voyons si Élie vient pour le sauver.


Jésus est conduit du prétoire au Calvaire. Simon de Cyrène est contraint de porter Sa croix. Mais Lui va se charger volontairement d’un fardeau incomparablement lourd : celui du péché, que nul n’a pu prendre à Sa place. Il est crucifié entre deux malfaiteurs. « Son accusation écrite », au-dessus de la croix, accuse en réalité un peuple qui crucifie son Roi. Ce récit nous est donné brièvement, sans les détails que des hommes n’auraient manqué d’y ajouter, pour émouvoir les sentiments. Cependant, à travers le sobre langage de l’Esprit, nous comprenons qu’aucune forme de souffrance n’a été épargnée au bien-aimé Sauveur. Souffrances physiques, mais avant tout, indicibles blessures morales. Les moqueurs sont là : ils provoquent Jésus, en Le mettant au défi de se sauver Lui-même (v. 40). (Mais s’Il demeure sur la croix, n’est-ce pas précisément pour sauver les autres ?) Ils provoquent Dieu, en mettant en doute Son amour pour Christ, qui ressent infiniment cet outrage (v. 43 ; Ps. 69, 9). Toutefois, la souffrance des souffrances, pour Lui, c’est l’abandon des trois heures. Alors Dieu détourna Sa face, quand Jésus fut fait malédiction, expiant mes péchés et les vôtres, et que « Son cœur infini, sous ce poids d’un moment, porta l’éternité de notre châtiment ».