Année 3, 1 septembre

Matthieu 27, 50-66

Et Jésus, ayant encore crié d’une forte voix, rendit l’esprit. Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; et la terre trembla, et les rochers se fendirent, et les sépulcres s’ouvrirent ; et beaucoup de corps des saints endormis ressuscitèrent, et étant sortis des sépulcres après sa résurrection, ils entrèrent dans la sainte ville, et apparurent à plusieurs.

Et le centurion et ceux qui avec lui veillaient sur Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, eurent une fort grande peur, disant : Certainement celui-ci était Fils de Dieu. Et il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin, qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, en le servant, entre lesquelles étaient Marie de Magdala, et Marie, la mère de Jacques et de Joses, et la mère des fils de Zébédée.

Et, le soir étant venu, il arriva un homme riche d’Arimathée, dont le nom était Joseph, qui aussi lui-même était disciple de Jésus. Celui-ci étant allé auprès de Pilate, demanda le corps de Jésus ; alors Pilate donna l’ordre que le corps fût livré. Et Joseph, ayant pris le corps, l’enveloppa d’un linceul net, et le mit dans son sépulcre neuf qu’il avait taillé dans le roc ; et ayant roulé une grande pierre contre la porte du sépulcre, il s’en alla. Et Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre.

Et le lendemain, qui est après la Préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens s’assemblèrent auprès de Pilate, disant : Seigneur, il nous souvient que ce séducteur, pendant qu’il était encore en vie, disait : Après trois jours, je ressuscite. Ordonne donc que le sépulcre soit gardé avec soin jusqu’au troisième jour ; de peur que ses disciples ne viennent et ne le dérobent, et ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts ; et ce dernier égarement sera pire que le premier. Et Pilate leur dit : Vous avez une garde ; allez, rendez-le sûr comme vous l’entendez. Et eux, s’en allant, rendirent le sépulcre sûr, scellant la pierre, et y mettant la garde.


L’œuvre de l’expiation est achevée, la victoire remportée. C’est avec un puissant cri de triomphe que Christ entre dans la mort. Et Dieu donne aussitôt d’autres preuves de cette victoire : Il déchire le voile du temple, consacrant « un chemin nouveau et vivant » par où l’homme pourra pénétrer dorénavant dans Sa présence avec « une pleine liberté » (Héb. 10, 19-21). Il ouvre des sépulcres, et la mort vaincue doit rendre quelques-uns de ses prisonniers. — Puis Dieu veille à l’honneur dû à Son Fils. Conformément à la prophétie, Jésus occupe le tombeau d’un homme riche qui, pieusement, a veillé à Sa sépulture (És. 53, 9). Quelques femmes, dont le dévouement est rappelé, assistent à toute la scène. L’amour ensevelit Celui que la haine a crucifié. Du commencement à la fin de cet évangile, cette haine de l’homme s’est acharnée contre Jésus. Dès Son berceau, elle s’est manifestée en Hérode. Elle Le poursuit jusque dans le tombeau, gardé et scellé par les soins de ces chefs des Juifs. Mais les soldats, le sceau, la pierre, sont autant de vaines précautions ; elles ne serviront qu’à démontrer, de façon plus éclatante, la réalité de la résurrection. — Détail attristant, les ennemis du Seigneur se souviennent de ce que Ses propres disciples ont oublié (v. 63) !