Année 3, 5 septembre

Jérémie 2, 19-37

Ton iniquité te châtie, et tes rébellions te reprennent ; et connais, et vois, que c’est une chose mauvaise et amère que tu aies abandonné l’Éternel, ton Dieu, et que ma crainte ne soit pas en toi, dit le Seigneur, l’Éternel des armées. Car d’ancienneté tu as rompu ton joug, arraché tes liens, et tu as dit : Je ne servirai pas. Car, sur toute haute colline et sous tout arbre vert tu t’inclines, tu te prostitues. Et moi je t’avais plantée, un cep exquis, une toute vraie semence ; comment t’es-tu changée pour moi en sarments dégénérés d’une vigne étrangère ? Quand tu te laverais avec du nitre, et que tu emploierais beaucoup de potasse, ton iniquité reste marquée devant moi, dit le Seigneur, l’Éternel. Comment dis-tu : Je ne me suis pas rendue impure, je n’ai pas marché après les Baals ? Regarde ton chemin dans la vallée, reconnais ce que tu as fait, dromadaire légère, qui vas çà et là croisant tes chemins. Ânesse sauvage accoutumée au désert, dans le désir de son âme elle hume le vent : dans son ardeur, qui la détournera ? Tous ceux qui la cherchent ne se fatigueront point : ils la trouveront en son mois.

Retiens ton pied de se laisser déchausser ; et ton gosier d’avoir soif. Mais tu dis : C’est en vain ; non, car j’aime les étrangers, et j’irai après eux. Comme un voleur est confus quand il est trouvé, ainsi sera confuse la maison d’Israël, eux, leurs rois, leurs princes, et leurs sacrificateurs, et leurs prophètes ; ils disent à un bois : Tu es mon père ; et à une pierre : Tu m’as engendré. Car ils m’ont tourné le dos, et non la face ; et, dans le temps de leur malheur, ils diront : Lève-toi, et délivre-nous ! Et où sont tes dieux que tu t’es faits ? Qu’ils se lèvent, s’ils peuvent te sauver au temps de ton malheur ! Car le nombre de tes dieux est celui de tes villes, ô Juda ! Pourquoi contesteriez-vous avec moi ? Vous vous êtes tous rebellés contre moi, dit l’Éternel. J’ai frappé vos fils en vain, ils ne reçoivent pas la correction ; votre épée a dévoré vos prophètes, comme un lion destructeur.

Ô génération ! voyez la parole de l’Éternel ! Ai-je été un désert pour Israël, ou un pays de ténèbres ? Pourquoi mon peuple a-t-il dit : Nous sommes maîtres, nous ne viendrons plus à toi ? La vierge oublie-t-elle sa parure ? l’épouse, ses atours ? Mais mon peuple m’a oublié pendant des jours sans nombre. Comme tu es habile dans tes voies pour chercher l’amour ! C’est pourquoi aussi tu as accoutumé tes voies aux choses iniques. Même dans les pans de ta robe a été trouvé le sang des pauvres innocents, que tu n’avais point trouvés faisant effraction ; mais [il y a été trouvé] à cause de toutes ces choses-là. Et tu dis : Oui, je suis innocente, sa colère se détournera de moi. Voici, j’entrerai en jugement avec toi sur ce que tu as dit : Je n’ai point péché. Pourquoi te donnes-tu tant de mouvement pour changer de chemin ? Tu auras honte aussi de l’Égypte, comme tu as eu honte de l’Assyrie. De celle-là aussi tu sortiras avec tes mains sur ta tête, car l’Éternel a rejeté ceux en qui tu as eu confiance, et tu ne réussiras pas par eux.


L’abandon du premier amour est toujours le point de départ, caché d’abord, de beaucoup d’autres maux. Dieu avait appelé Israël hors d’Égypte pour Le servir (Exo. 4, 23). Et voilà ce peuple qui Lui déclare effrontément : « Je ne servirai pas » (v. 20 ; comp. en Esth. 3, 5, l’exemple des chefs thekohites). Eh bien ! c’est aussi la triste réponse de nombreux chrétiens à Celui qui les a sauvés, même s’ils n’osent pas le formuler à haute voix ! Nous pouvons leur affirmer qu’ils se trompent eux-mêmes. Car il est impossible de ne pas servir un maître. Refuser l’obéissance au Seigneur, c’est tomber dans l’esclavage des idoles (v. 28). — Allant plus avant dans sa rébellion contre l’Éternel, ce méchant peuple Lui a délibérément tourné le dos (v. 27). Avec une ingratitude inqualifiable, il a oublié Celui qui ne lui avait fait que du bien (v. 32). Pauvre peuple ! Dieu cherche à lui ouvrir les yeux. Il l’invite à se retourner, et à considérer les traces sinueuses qu’il a laissées derrière lui (v. 23 ; voir chap. 14, 10). Chers amis chrétiens, il est nécessaire aussi, quelquefois, de faire le point et de considérer nos voies. Que de faux pas, de détours, d’impasses, où nous nous sommes égarés, parce que nous n’avons pas voulu suivre le chemin tout droit et tout simple de la volonté du Seigneur !