Année 3, 6 septembre

Jérémie 3, 11-25 ; 4, 1-2

Et l’Éternel me dit : Israël l’infidèle s’est montrée plus juste que Juda la perfide. Va, et crie ces paroles vers le nord, et dis : Reviens, Israël l’infidèle, dit l’Éternel ; je ne ferai pas peser sur vous un visage irrité, car je suis bon, dit l’Éternel ; je ne garderai pas ma colère à toujours. Seulement, reconnais ton iniquité, car tu t’es rebellée contre l’Éternel, ton Dieu, et tu as tourné çà et là tes chemins vers les étrangers sous tout arbre vert ; et vous n’avez pas écouté ma voix, dit l’Éternel. Revenez, fils infidèles, dit l’Éternel, car moi je vous ai épousés ; et je vous prendrai, un d’une ville, et deux d’une famille, et je vous ferai venir à Sion. Et je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur, et ils vous paîtront avec connaissance et avec intelligence.

Et il arrivera que, quand vous aurez multiplié et fructifié dans le pays, en ces jours-là, dit l’Éternel, on ne dira plus : L’arche de l’alliance de l’Éternel ! Et elle ne montera plus au cœur, et on ne s’en souviendra pas, et on ne la visitera pas, et on ne fera plus cela. Dans ce temps-là on appellera Jérusalem le trône de l’Éternel ; et toutes les nations se rassembleront vers elle, au nom de l’Éternel, à Jérusalem ; et elles ne marcheront plus suivant le penchant obstiné de leur mauvais cœur. En ces jours-là, la maison de Juda marchera avec la maison d’Israël ; et ils viendront ensemble du pays du nord au pays que j’ai donné en héritage à vos pères.

Et moi j’ai dit : Comment te mettrai-je parmi les fils, et te donnerai-je un pays désirable, le bel héritage des armées des nations ? Et j’ai dit : Vous m’appellerez : Mon père ! et vous ne vous détournerez pas de moi… Certainement, comme une femme perfide [se détourne] de son ami, ainsi vous avez agi perfidement envers moi, maison d’Israël, dit l’Éternel.

Une voix a été ouïe sur les hauteurs, les pleurs et les supplications des fils d’Israël ; car ils ont perverti leur voie, ils ont oublié l’Éternel, leur Dieu. Revenez, fils infidèles ; je guérirai vos infidélités… Nous voici, nous venons à toi, car tu es l’Éternel, notre Dieu. Certainement, c’est en vain [qu’on s’attend] aux collines, à la multitude des montagnes ; certainement, c’est en l’Éternel, notre Dieu, qu’est le salut d’Israël. Mais la honte a dévoré dès notre jeunesse le travail de nos pères, leur menu bétail et leur gros bétail, leurs fils et leurs filles. Nous nous coucherons dans notre honte, et notre confusion nous couvre ; car nous avons péché contre l’Éternel, notre Dieu, nous et nos pères, dès notre jeunesse et jusqu’à ce jour, et nous n’avons pas écouté la voix de l’Éternel, notre Dieu.

Si tu reviens, ô Israël, dit l’Éternel, reviens à moi ; et si tu ôtes tes abominations de devant moi, tu ne seras plus errant, et tu jureras en vérité, en jugement et en justice : L’Éternel est vivant ! Et les nations se béniront en lui, et en lui elles se glorifieront.


Ce chapitre 3 représente Israël comme une épouse infidèle, ayant oublié les liens qui l’unissent à l’Éternel, son Époux. Et dans ce chemin d’iniquité, Juda est allée plus loin encore que les dix tribus d’Israël, ajoutant à son infidélité la perfidie, c’est-à-dire la trahison aggravée d’hypocrisie. Pourtant, nous sommes ici, historiquement, sous le règne du pieux Josias. Mais le cœur du peuple n’a pas réellement suivi son roi, dans le réveil dont celui-ci avait donné le signal (voir v. 10 et 2 Chron. 34, 33). Juda a fait semblant de revenir à l’Éternel. Telle est sa perfidie, pire aux yeux de Dieu que l’abandon pur et simple. — Combien sont touchants ces appels : « Reviens, reviens à moi » ; « revenez, fils infidèles », « je suis bon » ; je vous guérirai (v. 12, 14 ; 4, 1) ! Mais que de temps, que de siècles, sont inclus dans les petits points de suspension du verset 22, entre l’appel de Dieu et la réponse du peuple ! Car cette réponse d’Israël, Dieu l’attend encore maintenant ! — « Je vous ai fiancés à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste », écrira Paul aux Corinthiens (2 Cor. 11, 2). Une telle relation avec le Seigneur implique des cœurs non partagés. Plus privilégiée qu’Israël, l’Église, l’Épouse de Christ, objet d’un amour si grand, est plus responsable encore de Lui garder ses affections.