Année 3, 7 septembre

Jérémie 5, 1-6, 20-31

* Courez çà et là par les rues de Jérusalem, et regardez et sachez et cherchez dans ses places si vous trouvez un homme, s’il y a quelqu’un qui fasse ce qui est droit, qui cherche la fidélité, et je pardonnerai à la ville. Et s’ils disent : L’Éternel est vivant ! en cela même, ils jurent faussement.

Éternel ! tes yeux ne [regardent-ils] pas à la fidélité ? Tu les as frappés, mais ils n’en ont point ressenti de douleur ; tu les as consumés, ils ont refusé de recevoir la correction ; ils ont rendu leurs faces plus dures qu’un roc, ils ont refusé de revenir. Et j’ai dit : Voilà, ce sont de pauvres gens, ce sont des fous ; car ils ne connaissent pas la voie de l’Éternel, le jugement de leur Dieu. Je m’en irai vers les grands, et je leur parlerai ; car eux, ils connaissent la voie de l’Éternel, le jugement de leur Dieu ; mais ceux-ci, tous ensemble, ont brisé le joug, rompu les liens. C’est pourquoi un lion de la forêt les frappera, un loup du soir les ravagera ; le léopard veille devant leurs villes, quiconque en sort est déchiré ; car leurs transgressions sont multipliées, leurs infidélités se sont renforcées.

Annoncez ceci dans la maison de Jacob, et faites-le entendre dans Juda, disant : Écoutez pourtant ceci, peuple insensé et sans intelligence, qui avez des yeux et ne voyez pas, qui avez des oreilles et n’entendez pas. Ne me craindrez-vous pas, dit l’Éternel, ne tremblerez-vous pas devant moi, qui ai mis le sable pour limite à la mer, statut perpétuel, qu’elle n’outrepassera pas ? Ses vagues se soulèvent, mais elles ne prévaudront pas ; et elles bruient, mais elles ne l’outrepasseront pas. Mais ce peuple-ci a un cœur indocile et rebelle ; ils se sont détournés, et s’en sont allés ; et ils n’ont pas dit dans leur cœur : Craignons pourtant l’Éternel, notre Dieu, qui donne les pluies en leur temps, la pluie de la première saison et la pluie de la dernière saison, [et] qui nous garde les semaines ordonnées de la moisson. Vos iniquités ont détourné ces choses, et vos péchés ont retenu de vous le bien. Car il se trouve des méchants parmi mon peuple ; ils épient comme l’oiseleur qui se baisse, ils posent des pièges, ils prennent des hommes. Comme une cage est pleine d’oiseaux, ainsi leurs maisons sont pleines de fraude ; c’est pourquoi ils sont devenus grands et se sont enrichis. Ils sont devenus gras et luisants, aussi ils débordent de méchancetés ; ils ne jugent pas la cause, la cause de l’orphelin, et ils prospèrent ; et ils ne font pas droit aux pauvres. Ne punirais-je pas de telles choses ? dit l’Éternel ; mon âme ne se vengerait-elle pas d’une nation comme celle-là ?

Une chose étonnante et horrible est arrivée dans le pays : les prophètes prophétisent avec mensonge, et les sacrificateurs dominent par leur moyen ; et mon peuple l’aime ainsi. Et que ferez-vous à la fin ?


En dépit de belles professions de foi, il faudrait se donner beaucoup de peine pour trouver, dans Jérusalem, quelqu’un qui fasse ce qui est droit, qui cherche la fidélité (v. 1 ; voir aussi Éz. 22, 30). Le Dieu de miséricorde serait prêt à pardonner à la ville coupable à cause d’un seul homme (v. 1 ; comp. Gen. 18, 23…). Malheureusement, cette fidélité, agréable à Dieu, ne s’est trouvée ni parmi les gens du peuple, ni parmi les grands, mieux enseignés, donc plus responsables (comp. Ps. 62, 9). La fin du chapitre le montre, ainsi d’ailleurs que toute l’histoire de Jérémie — « Ce sont de pauvres gens… des fous » (v. 4). N’est-ce pas également ce qui peut être dit des foules, qui, aujourd’hui, vont inconscientes à la perdition ? — En vain l’Éternel a châtié Son peuple. « Ils n’en ont pas ressenti de douleur… ils ont refusé de recevoir la correction… ils ont refusé de revenir » (v. 3 ; Soph. 3, 2). Que peut faire un médecin, quand son malade, prétextant qu’il ne souffre pas, refuse de prendre ses médicaments ? Ne nous dérobons jamais à cette correction nécessaire. Et conservons une conscience très sensible à ce que le Seigneur veut nous dire par ce moyen. Sinon, « que ferez-vous à la fin ? » demande le prophète (v. 31).