Année 3, 26 septembre

Jérémie 22, 13-30

Malheur à celui qui bâtit sa maison par l’injustice, et ses chambres hautes par le manque de droiture ; qui se sert pour rien de son prochain, et ne lui donne rien pour son travail ; qui dit : Je me bâtirai une vaste maison et de spacieuses chambres hautes, et qui se la perce de fenêtres, et la lambrisse de cèdre, et la peint en vermillon. Régneras-tu, parce que tu rivalises avec le cèdre ? Ton père n’a-t-il pas mangé et bu, et pratiqué le jugement et la justice ? alors il s’est bien trouvé. Il a jugé la cause de l’affligé et du pauvre ; alors cela a bien été. N’est-ce pas là me connaître ? dit l’Éternel. Car tes yeux et ton cœur ne sont qu’à ton gain déshonnête, et au sang innocent pour le répandre, et à l’oppression et à la violence pour les faire. C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel quant à Jehoïakim, fils de Josias, roi de Juda : On ne se lamentera pas sur lui : Hélas, mon frère ! Hélas, [ma] sœur ! On ne se lamentera pas sur lui : Hélas, Seigneur ! et : Hélas, sa gloire ! Il sera enseveli de l’ensevelissement d’un âne, — traîné et jeté par-delà les portes de Jérusalem.

Monte au Liban et crie, et de Basan fais entendre ta voix, et crie [des hauteurs] d’Abarim, parce que tous tes amants sont brisés. Je t’ai parlé dans le temps de ta prospérité ; [mais] tu as dit : Je n’écouterai point. Ceci a été ton chemin dès ta jeunesse, que tu n’as point écouté ma voix. Tous tes pasteurs sont la pâture du vent, et tes amants iront en captivité ; et alors tu seras honteuse et confuse à cause de toute ton iniquité. Habitante du Liban, qui fais ton nid dans les cèdres, combien tu seras un objet de pitié quand les douleurs viendront sur toi, l’angoisse comme celle d’une femme qui enfante ! Je suis vivant, dit l’Éternel, que quand même Conia, fils de Jehoïakim, roi de Juda, serait un cachet à ma main droite, je t’arracherai de là ! Et je te livrerai en la main de ceux qui cherchent ta vie, et en la main de ceux dont tu as peur, et en la main de Nebucadretsar, roi de Babylone, et en la main des Chaldéens. Et je te jetterai, toi et ta mère qui t’a enfanté, dans un autre pays, où vous n’êtes pas nés ; et là vous mourrez. Et, dans le pays où ils désirent ardemment de retourner, ils ne retourneront point. Cet homme, Conia, est-il un vase d’argile méprisé et mis en pièces ? un ustensile auquel on n’a point de plaisir ? Pourquoi ont-ils été jetés loin, lui et sa postérité, et lancés dans un pays qu’ils ne connaissent point ? Terre, terre, terre, écoute la parole de l’Éternel ! Ainsi dit l’Éternel : Inscrivez cet homme comme privé d’enfants, comme un homme qui ne prospérera pas pendant ses jours ; car, de sa semence, nul ne prospérera, assis sur le trône de David, ou dominant encore en Juda.


« Écoute la parole de l’Éternel, ô roi de Juda… toi et tes serviteurs, et ton peuple… » (v. 2). Mais c’est en vain que Jérémie a adressé à Jehoïakim cette invitation pressante. Dès sa jeunesse, quand tout allait bien, celui-ci avait décidé de ne pas écouter la voix de l’Éternel (d’après le verset 21, qui s’applique aussi à tout le peuple). Aussi voyez tous les mauvais fruits qui, à l’âge de l’homme, en sont la conséquence : injustice, manque de droiture, orgueil, malhonnêteté, tyrannie et violence (v. 13, 17, où Jérémie n’hésite pas à dire à ce roi qu’il est un meurtrier). Pourtant, Jehoïakim avait eu sous les yeux le bon exemple de son père Josias, et les heureuses conséquences de sa marche fidèle (v. 15, 16) ! Enfants de parents chrétiens, souvenez-vous de l’histoire de ce roi ! — Le verset 14 mérite aussi toute notre attention. La recherche du luxe, de la part d’un chrétien, ne contredit-elle pas son caractère d’étranger et sa vocation céleste ? — Il s’agit ensuite de Conia, jeune homme de dix-huit ans, qui n’a régné que trois mois, avant d’être transporté à Babylone avec sa mère (2 Rois 24, 8…). Par de tels événements, Dieu s’adressait alors au monde entier (v. 29). Ce châtiment public montrait qu’on ne bravait pas impunément Sa volonté.