Année 3, 10 octobre

Jérémie 31, 15-26

Ainsi dit l’Éternel : Une voix a été ouïe à Rama, une lamentation, des pleurs amers, Rachel pleurant ses fils, refusant d’être consolée au sujet de ses fils, parce qu’ils ne sont pas. Ainsi dit l’Éternel : Retiens ta voix de pleurer et tes yeux [de verser] des larmes ; car il y a un salaire pour ton travail, dit l’Éternel ; et ils reviendront du pays de l’ennemi. Et il y a espoir pour ta fin, dit l’Éternel, et tes fils reviendront dans leurs confins.

J’ai très bien entendu Éphraïm se lamentant : Tu m’as corrigé, et j’ai été corrigé comme un veau indompté ; convertis-moi, et je serai converti, car tu es l’Éternel, mon Dieu. Car, après que j’ai été converti, je me suis repenti ; et, après que je me suis connu, j’ai frappé sur ma cuisse ; j’ai été honteux, et j’ai aussi été confus, car je porte l’opprobre de ma jeunesse. Éphraïm m’est-il un fils précieux, un enfant de prédilection ? Car depuis que j’ai parlé contre lui, je me souviens de lui encore constamment ; c’est pourquoi mes entrailles se sont émues pour lui ; certainement j’aurai compassion de lui, dit l’Éternel.

Dresse-toi des signaux, place-toi des poteaux, mets ton cœur au chemin battu, au chemin par lequel tu es venue. Retourne, vierge d’Israël, retourne à ces tiennes villes. Jusques à quand seras-tu errante, fille infidèle ? Car l’Éternel a créé une chose nouvelle sur la terre : une femme entourera l’homme. Ainsi dit l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : On dira encore cette parole dans le pays de Juda et dans ses villes, quand j’aurai rétabli leurs captifs : L’Éternel te bénisse, demeure de justice, montagne de sainteté ! Et Juda y habitera, et toutes ses villes ensemble, les laboureurs, et ceux qui partent avec les troupeaux. Car j’ai rassasié l’âme lassée, et j’ai rempli toute âme languissante. — Là-dessus je me suis réveillé, et j’ai regardé, et mon sommeil m’a été doux.


La belle restauration d’Israël, annoncée dans la première partie du chapitre, sera précédée de larmes amères. Le peuple affligé est vu sous la figure de Rachel, la femme de Jacob, pleurant ses enfants disparus (comme c’est souvent le cas dans l’Écriture, ce verset 15 a reçu un accomplissement partiel, à l’occasion du massacre des petits enfants de Bethléhem : Matt. 2, 18). Mais il s’agira, pour ce peuple, d’une tristesse selon Dieu, celle qui « opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret » (2 Cor. 7, 10). Les versets 18-20 nous montrent que Dieu entend très bien l’expression d’une semblable tristesse. Écoutons Éphraïm raconter son histoire. La divine correction a été salutaire ; elle a amené sa conversion, accompagnée d’une vraie repentance. La connaissance de lui-même l’a couvert de honte et de confusion. Il condamne sa jeunesse coupable et indomptée. Chacun de nous peut-il faire le même récit ? Alors, écoutons également comment Dieu se plaît à nous appeler : « un fils précieux, un enfant de prédilection ». Notre confession rencontre aussitôt un témoignage personnel et intime de l’amour éternel, ainsi que les ressources qui l’accompagnent : « J’ai rassasié l’âme lassée et j’ai rempli toute âme languissante » (v. 25).