Année 3, 18 octobre

Jérémie 36, 1-15

* Et il arriva, en la quatrième année de Jehoïakim, fils de Josias, roi de Juda, que cette parole vint de par l’Éternel à Jérémie, disant : Prends-toi un rouleau de livre, et y écris toutes les paroles que je t’ai dites contre Israël et contre Juda, et contre toutes les nations, depuis le jour que je t’ai parlé, depuis les jours de Josias et jusqu’à ce jour. Peut-être la maison de Juda écoutera-t-elle tout le mal que je pense à lui faire, afin qu’ils reviennent chacun de sa mauvaise voie, et que je leur pardonne leur iniquité et leur péché. Et Jérémie appela Baruc, fils de Nérija ; et Baruc écrivit, de la bouche de Jérémie, sur un rouleau de livre, toutes les paroles de l’Éternel, qu’il lui dit. Et Jérémie commanda à Baruc, disant : Je suis enfermé, je ne puis entrer dans la maison de l’Éternel ; mais toi, tu y entreras, et tu liras, dans le rouleau que tu as écrit de ma bouche, les paroles de l’Éternel, aux oreilles du peuple, dans la maison de l’Éternel, le jour du jeûne ; et tu les liras aussi aux oreilles de tous ceux de Juda qui viennent de leurs villes. Peut-être leur supplication sera-t-elle présentée devant l’Éternel, et ils reviendront chacun de sa mauvaise voie ; car grande est la colère et la fureur que l’Éternel a prononcée contre ce peuple. Et Baruc, fils de Nérija, fit selon tout ce que Jérémie le prophète lui avait commandé, pour lire dans le livre les paroles de l’Éternel, dans la maison de l’Éternel.

Et il arriva, en la cinquième année de Jehoïakim, fils de Josias, roi de Juda, au neuvième mois, qu’on proclama un jeûne devant l’Éternel pour tout le peuple à Jérusalem et pour tout le peuple qui venait des villes de Juda à Jérusalem. Et Baruc lut dans le livre les paroles de Jérémie, dans la maison de l’Éternel, dans la chambre de Guemaria, fils de Shaphan, le scribe, dans le parvis supérieur, à l’entrée de la porte neuve de la maison de l’Éternel, aux oreilles de tout le peuple. Et Michée, fils de Guemaria, fils de Shaphan, entendit du livre toutes les paroles de l’Éternel ; et il descendit dans la maison du roi, dans la chambre du scribe, et voici, tous les princes y étaient assis : Élishama, le scribe, et Delaïa, fils de Shemahia, et Elnathan, fils d’Acbor, et Guemaria, fils de Shaphan, et Sédécias, fils de Hanania, et tous les princes. Et Michée leur rapporta toutes les paroles qu’il avait entendues, quand Baruc lisait dans le livre aux oreilles du peuple. Et tous les princes envoyèrent Jehudi, fils de Nethania, fils de Shélémia, fils de Cushi, vers Baruc, pour [lui] dire : Prends dans ta main le rouleau dans lequel tu as lu aux oreilles du peuple, et viens. — Et Baruc, fils de Nérija, prit le rouleau dans sa main, et vint vers eux. Et ils lui dirent : Assieds-toi, et lis-le à nos oreilles. Et Baruc lut à leurs oreilles.


Nous avons déjà fait la connaissance de Baruc, ami fidèle et secrétaire de Jérémie (chap. 32, 12). Son nom signifie « béni ». Bien qu’appartenant à une noble famille (son frère Seraïa était premier chambellan du roi ; chap. 51, 59), cet homme avait choisi la compagnie du prophète captif, haï et méprisé, plutôt que celle des princes, à laquelle sa naissance lui donnait droit. Il nous fait penser à Onésiphore, ce frère dévoué qui visitait Paul dans sa prison à Rome, au sujet duquel ce dernier peut écrire à Timothée : « Il m’a souvent consolé et n’a point eu honte de ma chaîne,… et tu sais mieux que personne combien de services il a rendus dans Éphèse » (2 Tim. 1, 16-18). Baruc, lui aussi, est toujours prêt à servir, malgré les risques que cela comporte. Oui admirons — et souhaitons posséder — ce beau zèle, dicté par l’amour à la fois pour Dieu, pour Son serviteur, et pour Son peuple. Il s’agit ici d’écrire, sous la dictée de Jérémie prisonnier, les paroles de Dieu Lui-même (comp. aussi Rom. 16, 22) ; puis de les lire, le jour du jeûne, aux oreilles de tout Juda. Un auditeur nommé Michée, spécialement attentif, s’empresse d’informer les princes, et ceux-ci convoquent Baruc pour qu’il leur donne une audition particulière du contenu de ce rouleau.